Alors que nous nous enfonçons vers l'Hiver et un engourdissement social, voici quelques photos prises dimanche matin en revenant de courses à Fontenay. Juste pour le plaisir des yeux. Cette année, les vignes, majoritairement du plant de Sauvignon (vins blancs) avec un peu de Pinot Noir (rouges) sont particulièrement colorées.
Je viens de l’apprendre ce matin, l’ami Bernard Dubois nous a quittés cette nuit, trois jours seulement après son épouse Maguy ; ils avaient tous deux 90 ans. Bernard était un complice depuis près de quarante ans et une « célébrité locale ».
Je l’avais rencontré avant même de m’installer à Veaugues en 1985, lors d’une « expédition » à la Tour de Vesvre, alors ouverte à tous les vents. Nous avions rapidement sympathisé, et j’avais été conquis, faute d’être converti, par perception un peu particulière de notre environnement, comme par son immense savoir en matière de jardinage.
C’est lui l’ami féru d’ésotérisme dont je parle dans cet article consacré à une cheminée cosmo-tellurique ! Lorsqu’il percevait mon scepticisme, il me disait « je sais bien que tu n’y crois pas, tu as l’esprit trop cartésien ! » En quoi il avait tout-à-fait raison ; et nous nous mettions à en rire.
Bernard savait faire plein de choses. Ce jour-là, je lui avais apporté une pioche dont le manche avait rendu l’âme ; non seulement il m’en avait confectionné un neuf, dans le fil du bois comme il convient, mais aussi allumé sa forge pour redresser et donné du tranchant à mon outil, fatigué par un siècle d’usage répété (je tiens cette pioche de mon grand-père, mort en 1960).
Il m’avait aussi greffé avec succès des arbres fruitiers, et permis de sentir, au moyen d’une baguette métallique dont nous tenions chacun une extrémité, la présence de la canalisation d’eau alimentant sa maison, à Neuvy. « Tu n’as pas le don », avait-il conclu, désolé.
Anecdotes pas toujours très crédibles, histoires de souterrains et d’oubliettes, faisaient partie des explications qu’il livrait aux visiteurs à Vesvre, au grand dam de celles et ceux qui, comme moi ou l’équipe des archéologues de l’INRAP (comme ici lors des Journées du Patrimoine en 2019), étaient attachés à des considérations plus palpables.
Je garderai de Bernard le souvenir d'un homme adorable, d'une grande gentillesse et l'oeil toujours pétillant de complicité. C'était toujours un plaisir de le rencontrer, et de bavarder avec lui, que ce soit pour s'enrichir de ses connaissances ou pour le taquiner sur le terrain de sa "pseudo-science"; piques qu'il savait prendre avec humour. Paix à eux deux.
Conjointement aux expositions précédentes qui continuent, le site de Vesvre propose durant tout le mois d’Août les oeuvres de Nick Rowswell, un Anglais installé à Bourges depuis des décennies, et qui se régale à créer des collages à partir de revues anciennes, principalement des Paris-Match des années 1960…
Tout est assaisonné avec l’humour de Nick, pour commencer par la mode…
Il faut parfois savoir regarder de près pour trouver la perle…
Un petit clin d'oeil à une chanson...
L’incontournable guerre des lessives, qui fourbissaient des arguments percutants pour vanter leurs mérites…
Les vertus de la télévision…
Pour celles (et aussi ceux…) qui sont en recherche, mais disposent de peu de moyens…
Il faut aussi habiller cet homme une fois qu’on l’a trouvé…
Quant à celui-ci, on verra d’ici un peu moins de deux ans si son teint plaît toujours…
Trop tard pour celui-ci…
Tout comme celui-là.
Un petit clin d’œil aux voitures des années 60 pour terminer. Je vous conseille aussi vivement le blog de Nick, qui y présente ses réflexions sur certains aspects de notre société…
Le Troène Commun est un arbrisseau à la ramure flexible, "extrêmement commun en Europe dans les haies, les bois et notamment leur lisière", nous dit C. L. Glatin dans son excellent ouvrage sur les Arbres, Arbustes et Arbrisseaux Forestiers (chez Paul Lechevallier; Paris, 1913). Cet éminent botaniste nous a tout dit! Le Troène n'est pas difficile quant au terrain, mais préfère les expositions lumineuses pour bien profiter, comme ici au bord d'un chemin près de chez moi.
En Mai, ses hampes florales exhalent un très agréable parfum qui, avec ceux du Lilas et de l'Acacia, me projettent quelques décennies en arrière à l'époque de mon enfance. Fait également partie de ces odeurs celle des feuilles mortes de platane, que faisaient brûler les employés communaux parisiens…
Les insectes sont friands du nectar des fleurs du Troène, tels ce Syrphe Ceinturé. Attention, les syrphes sont de la famille des mouches (Diptères) et non des parents des guêpes.
Même espèce, mais robe un peu différente pour celui-là. Photos prises dans mon jardin ce matin. Glatin disait du Troène que "les jeunes pousses sont utilisées en vannerie, les baies contiennent une matière colorante utilisée en ganterie et teinturerie, et les graines une bonne huile à brûler". Mais nous étions alors il y a un siècle; les colorants chimiques de synthèse ont remplacé les extraits de baies sauvages, et les centrales nucléaires l'huile de Troène ou de Cornouiller Sanguin…
En Automne, le Troène se charge de baies noires qui, bien que toxiques pour l'Homme, font le régal des oiseaux. De nombreux cultivars d'ornementation, aux feuilles et baies diversement colorées, dérivent du Troène Commun.
Alors que je suis un peu en panne d'inspiration ou en manque de temps (plutôt les deux), l'édition d'aujourd'hui du Journal du Centre (le quotidien du Nivernais) me sert une perle savoureuse! Alléché par un article retraçant l'histoire du beffroi de Nevers, j'y lis " Les religieux offrent alors cent cinquante pieds de chêne de la forêt des Bertrange, pour réaliser la magnifique charpente de châtaignier en carène de bateau. " Outre l'habituel cliché de la charpente en carène de bateau, forcément en châtaignier (oui, tout le monde croit que les charpentes anciennes étaient en châtaignier, on découvre que cette charpente en châtaignier avait été confectionnée... avec des chênes! Quant à cette forêt, elle est soit de La Bertrange, soit des Bertranges...
Au printemps, les fleurs, on ne s'en lasse pas! Surtout celles de nos jardins, enfin quand on a la chance d'en avoir un, surtout en ces temps-ci. Les Primevères font partie des premières à nous émerveiller sous ce beau soleil d'Avril. Au départ, il y a la Primevère Elevée, aussi appelée Coucou comme sa cousine l'Officinale…
Un peu partout s'épanouissent, parfois dès Janvier, les primevères de culture, issues de graines échappées des jardins voisins, et qui colonisent les abords des villages. Elles peuvent être de plusieurs couleurs, et sont très résistantes…
Tout ce petit monde s'hybride gaiement, donnant par exemple ce Coucou aux belles fleurs orange.
ou ce croisement aux fleurs rouge carmin, plus proche du cultivar que le précédent.
Un peu plus loin, un Pissenlit se prépare à envoyer ses graines au gré des vents…
Alors qu'aux côtés du photographe se repose son assistante!
L'Aubépine est un de nos premiers arbres autochtones à reverdir, souvent dès la fin de Février. Il en existe deux espèces, très proches: Crataegus Oxyacantha, et C. Monogyna. La seconde (cette photo) se distingue par ses feuilles plus allongées et son fruit à un seul noyau contre deux dans la première.
Au printemps (ici C. Oxyacantha), il se couvre de fleurs blanches dégageant un agréable parfum. L'Aubépine croît très lentement et peut vivre très longtemps (plus de 500 ans).
On l'utilise beaucoup dans les haies et comme limites parcellaires; il est souvent cité dans les anciens terriers seigneuriaux. Ainsi, dans le terrier de la seigneurie de Montigny en 1545 (AD 18; E 448): "... une borneestant d’une pierre rouge piquée et assise au bout des prez appelez les Prez de Tavellière8 soubz un gros aubespin …" Là, la borne est matérialisée à la fois par un Aubépine et une pierre.
Les fruits apparaissent à la fin de l'été, acquièrent ensuite une couleur rouge, et restent sur l'arbre jusque tard dans l'hiver, fournissant ainsi aux oiseaux une appréciable source alimentaire. On peut, comme avec les fruits de beaucoup d'arbres voisins (Pommier, Poirier, Cognassier…) en faire une gelée, mais elle sans grande saveur.
Pas de couleurs spectaculaires pour les feuilles de l'Aubépine à l'automne (les feuilles violettes sont celles du Cornouiller Sanguin), mais elles se piquent souvent de petites taches noires (champignon?).
P. L. Glatin, dans les Arbres, Arbustes et Arbrisseaux Forestiers (éditions Paul Lechevalier, Paris, 1913) dit que "le bois est jaune ou rougeâtre, pourvu de noeuds nombreux, et très dur; sa densité varie de 0,746 à 0,776. Il est utilisé par les tourneurs pour faire de menus objets, et aussi pour confectionner des pièces de machines susceptibles de subir de violents frottements."
Cet autant sympathique qu'infortuné Mulot a été enrôlé bien contre son gré comme compagnon de jeux de deux de mes pensionnaires moustachues…
Après une heure de cache-cache, je retrouve, caché entre deux godillots, le miraculé et le sauve d'une fin certaine…
Ayant apparemment bien traversé cette épreuve, voici mon protégé qui retrouve sa petite vie quotidienne, certainement occupée à 99% de recherche de nourriture, tout en guettant la proximité d'un quelconque prédateur.
Quant aux deux prédatrices, elles ont compris que la récréation était finie; retour aux choses sérieuses, donc.