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21 avril 2024 7 21 /04 /avril /2024 12:38

En parcourant une liasse des actes de la justice de Boucard aux Archives Départementales (cote B 4027) ce jeudi 28 Mars, mon attention fut attirée par cette feuille. Il s’agit d’une déclaration de grossesse, démarche que faisaient les femmes non-mariées en vue de pouvoir demander une indemnité et/ou pension pour leur enfant.

Aujourd’huy dix-huit Janvier

mil sept cent quatre vingt cinq

heure de deux après midy au bourg de Jars

est comparu au greffe de la justice dudit

Jars et dépendances Angélique Vétois, domestique

demeurante chez la veuve Vattan au lieu du

Pont de Bletteron, ladite Vétois asgée de vingt

six ans, fille de deffunt Claude Vétois et

Françoise Brasdu, laquelle a déclaré

avoir esté connue charnellement par

un homme passant à elle inconnu.

Laquelle déclaration nous a dit nous

faire sincère et véritable par serment

que nous avons d’elle pris et reçu à cet

égard et ce pour de sa part satisfaire

à l’édit du Roy Henry second et autres

règlements postérieurs dont nous avons

fait acte, et à elle enjoint de veiller

exactement à la conservation de son fruit

ce qu’elle nous a promis sous les peines

portés par lesdits règlements dont elle a

requis acte qui lui a été accordé par le

greffier soussigné, et a ladite Vétois déclaré

ne sçavoir signer de ce enquis et interpellé

 

          Gaudry

          greffier.

 

Il n’en fallait pas plus pour piquer ma curiosité, et j’ai voulu en savoir un peu plus sur Angélique Vétois.

 

Née le 6 Avril 1758, elle fut baptisée le jour-même en l’église Notre-Dame du Noyer. Elle était la fille de Claude Vétois (né vers 1715 et  décédé le 5 Novembre 1766 au Noyer), manœuvre et de Françoise Bradu (née vers 1726 et décédée à Sens-Beaujeu le 28 Mai 1781).

 

 La seconde mention que j’ai trouvée date du 9 Juin 1781. La mise sous tutelle d’Angélique Vétois et de son jeune frère Etienne (né le 24 Avril 1761 à Boucard) est prononcée par la justice des Quartiers-Royers (Cne de Sens-Beaujeu), qui siège à Boucard (AD 18, B 4027). Angélique a 23 ans, mais à cette époque, la pleine majorité (droit de gérer son patrimoine) n’est acquise qu’à 25 ans.

 

Le 18 Janvier 1785, elle se déclare donc enceinte d’un inconnu de passage. Peut-être un de ces saisonniers, nombreux à cette époque, qui louent leurs bras dans les domaines au gré des saisons, mais toujours est-il qu’il restera sans nom. L’enfant naîtra et mourra le jour-même à Santranges le 27 Mars 1785. Elle demeure alors au Pont de Bletteron (Cne de Jars)

 

Elle se marie le 8 Novembre 1785 à Dampierre en Crot avec François Lefèvre,  manœuvre. Ce dernier est veuf depuis six mois de Marie-Jeanne Geoffreneau (ils ont eu fils François, né à Dampierre le 22 Mars 1785, et mort dès le lendemain). Angélique est alors citée comme domestique, et a pour témoins Etienne Vétois, son jeune frère, et sa soeur Solange.

Angélique et François Lefèvre ont un fils, Pierre, le 2 Août 1786 à Dampierre. Le 29 Mars 1789 à Dampierre naît sa sœur Angélique Lefèvre. Je n’ai pas trouvé d’autres mention d’eux dans les registres d’état-civil. Seul l’épluchage des archives de la justice locale permettrait peut-être de trouver une éventuelle mise en tutelle.

 

La dernière mention d’Angélique avant son décès date du 27 Septembre 1790 quand, en compagnie de son mari François Lefèvre, elle est marraine de son neveu Louis, fils de Guillaume et Solange Vétois. Notons que Guillaume Lefèvre était également le frère de François ; les deux frères avaient donc épousé les deux sœurs.

 

Angélique Vétois décède à Ennordres le 7 Décembre 1799 (16 Frimaire An VIII) à l’âge de 41 ans. Son mari était auparavant décédé en la commune de Presly (Cher), sans plus de précisions.

Une vie courte et jalonnée de drames comme souvent alors, et qui n’est pas sans rappeler celle de Magdeleine Boulet, que j’avais relatée il y a quelques années ici.

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8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 08:58

Ce week-end se tenaient les Journées Européennes des Métiers d’Art, et nous avions choisi de découvrir l’atelier Vitrail de Puisaye, situé dans les dépendances du château de St-Amand en Puisaye. Nous n’avons pas regretté ce choix car nous avons été très agréablement accueilli !

 

Ici, des panneaux d’époque Art Déco provenant d’une demeure parisienne, un peu fatigués, attendent les soins des restaurateurs.

 

Autre spécialité de l’atelier, la création de vitraux selon les désirs des clients.

 

Ici, un échantillonnage des productions de l’atelier.

 

Qu’il s’agisse d’une création ou d’une restauration, il faudra choisir les verres d’après un nuancier, comme pour de la peinture ou de la moquette.

 

Première étape d’une création : la découpe des modèles d’après un dessin.

 

Pour cela, on utilise un curieux ciseau à trois lames, dont celle du milieu a l’épaisseur de la lame de plomb qui sera insérée pour l’assemblage.

 

Pour la découpe, rien de plus simple. Après marquage à la molette diamant, le vitrailliste tape un coup sec, et ça casse ; même en courbe !

 

Pour les cercles parfaits, il utilise une molette montée sur un compas à ventouses, exactement comme les cambrioleurs.

 

Lorsque c’est nécessaire, on peut meuler la tranche des verres ; c’est indispensable dans l’assemblage Tiffany.

 

Pour les motifs compliqués, on a recours à une scie à verre !

 

Détail des baguettes de plomb servant à assembler les verres. Elles sont assemblées par soudure à l’étain.

 

L’assemblage est réalisé sur une plaque de bois, et les morceaux maintenus par des pointes spéciales.

 

Voici des panneaux assemblés. La solidité sera obtenue par un jointoyage fait avec un mastic spécial composé de blanc de Meudon et d’huile de lin.

 

Pour les motifs fins, on utilise la grisaille. Il s’agit de mélanges d’oxydes et sels métalliques appliqués au pinceau dans l’eau, et qui sont ensuite cuits, façon émail.

 

C’est ainsi qu’a été obtenue cette délicate rose.

 

Autre technique, le jaune d’argent qui, lui, s’intègre au verre par une réaction chimique. Lorsqu’on doit avoir recours aux deux techniques sur la même pièce, on met la grisaille d’un côté, le jaune de l’autre.

 

Dernière technique, le Tiffany, bien expliquée ici. Les morceaux de verre, dont les bords ont été préalablement dépolis, sont tout d’abord entourés d’une bande de cuivre. Puis on applique une soudure à l’étain.

 

C’est ainsi que sont faits les lampes et abats-jour d’un bel effet.

 

Encore une fois tous nos remerciements à l’artiste-artisan qui a patiemment répondu à toutes nos questions (surtout les miennes), et toujours avec le sourire ! Cet atelier a de quoi susciter des envies...

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3 avril 2024 3 03 /04 /avril /2024 08:55

C'est le moins qu'on puisse dire de cette Cadillac Eldorado de 1959! Les voitures américaines ne sont pourtant pas ma tasse de thé, mais voir un tel "paquebot" faire le plain à son supermarché habituel, noyé dans la masse des voitures de monsieur (ou madame...) tout-le-monde, n'est pas donné tous les jours. Photos prises hier avec l'aimable autorisation de son sympathique propriétaire... à qui je n'ai tout de même pas proposé de payer son plein d'essence.

 

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17 mars 2024 7 17 /03 /mars /2024 12:29

Depuis ma dernière visite sur le chantier de démolition des silos de Saint-Satur à la mi-Janvier, le travail a bien avancé. Le silo route de Ménétréol a diminué de moitié.

 

Les tôles sont chargées dans un camion, direction le recyclage.

 

Peut-être la dernière fois que je le vois...

 

De l'autre côté, le grand silo en béton n'est plus qu'un souvenir...

 

Gravats de béton et ferraille sont séparés.

 

Restera à trouver une utilisation pour les restes du géant...

 

 

 

 

 

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7 mars 2024 4 07 /03 /mars /2024 12:12

A eux six, Brian Jones, Amy Winehouse, Jimi Hendrix, Jim MorrisonJanis Joplin et Kurt Cobain  ont péniblement cumulé 165 ans et 146 jours. Ils sont tous morts dans leur 28ème année.

 

Le compositeur allemand Johannes Brahms aurait à lui seul, si on croit le programme de France-Musique de ce lundi 4 Mars 2024, vécu 164 ans.

 

La musique classique n’est peut-être pas étrangère à l’exceptionnelle longévité de Brahms. Cependant une Mulette perlière, moule d’eau douce, aurait vécu 190 ans dans une rivière russe (information glanée dans le n°101 du journal  la Hulotte).

 

Pourtant, les moules sont sourdes…

 

Quant au record absolu de longévité, il appartient à la Praire d'Islande. Sourde elle aussi.

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5 mars 2024 2 05 /03 /mars /2024 09:22

Nous sommes tous, du moins ceux qui ont la chance d'habiter à la campagne, habitués à voir ces machines faucher les accotements et tailler les haies. Deux à trois fois par an pour les premiers, sauf là où on adopte le fauchage "raisonné"; une fois pour les haies. Le but est bien sûr que la végétation ne nuise pas à la visibilité des usagers de la route.

 

Cet extrait d'un dessin publié récemment sur un média écolo en ligne est supposé représenter le village idéal; au milieu d'un florilège d'idées souvent saugrenues venues tout droit de l'écologie citadine, on voit deux individus s'attaquer à la taille des haies champêtres avec des cisailles. Eh bien, je leur souhaite du courage!

 

Dans un passé pas si lointain puisque je l'ai connu, on voyait régulièrement de petits troupeaux de chèvres brouter l'accotement et les haies des petites routes du Sancerrois. Elles étaient en général gardées par une femme et un chien (probablement caché sur cette vue des années 1960). On appelait cela moder les chèvres.

 

Un fidèle lecteur du blog m'a envoyé hier cette très belle vue. Si son intérêt premier était la gare de Chitenay, située sur une des nombreuses lignes à voie métrique qui ont sillonné la Sologne jusqu'en 1934, je la trouve exceptionnelle pour une toute autre raison. En effet, on voit deux femmes tenant à la longe, qui une vache, qui deux vaches! On y remarque aussi deux attelages hippomobiles: sur le quai de la gare, une calèche certainement venue conduire ou attendre un voyageur; sur le chemin, à droite, une charrette de paysan.

 

De sympathiques images d'une époque ou on prenait le temps de vivre et où les animaux de ferme, au lieu d'être parqués dans des stabulations bétonnées, se nourrissaient sainement d'herbe sauvage tout en rendant service à la collectivité. Bien évidemment, nous étions à une époque où les fermes étaient nombreuses, et le personnel aussi; tout l'inverse du modèle productiviste prôné aujourd'hui.

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22 février 2024 4 22 /02 /février /2024 16:53

Alors qu'en Catalogne, aussi bien française qu'espagnole, la sécheresse devient dramatique, ici il pleut, pleut, pleut...

Photos prises il y a une demi-heure.

 

 

 

 

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11 février 2024 7 11 /02 /février /2024 12:15

Je viens de trouver à l'instant cette image prise à Londres dans les années 1930. Pas de plastique à cette époque bénie, et on peut imaginer que nombre de gens faisaient leur compost, même s'il est probable qu'il y ait déjà eu un service de ramassage des ordures dans les grandes villes.

Chez nous, dans la communauté de communes du Sancerrois, un nouveau système de ramassage des ordures a été institué en Octobre 2023. Deux poubelles; la jaune pour les emballages et papiers recyclables; la noire pour les déchets organiques et ce qui n'est pas recyclable. Ceci veut dire que, dans la poubelle noire on est supposé mettre, outre les épluchures, les papiers sales, couches-culottes et autres déchets hygiéniques.

 

En début de semaine, nous avons croisé dans le village la benne de ramassage, et j'en ai profité pour demander à l'agent à l'arrière du camion ce que devenait le contenu des poubelles noires. Très serviable, il nous a aimablement répondu que tout partait à l'usine d'incinération, sans aucune forme de tri.

 

Je m'interroge. Alors que la mise en place de cette nouvelle organisation a été laborieuse et certainement coûteuse, pourquoi ne pas avoir opté d'emblée pour un recyclage à trois niveaux, séparant les déchets compostables de ceux destinés à l'incinération?

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31 janvier 2024 3 31 /01 /janvier /2024 14:36

Tout le monde connaît cette étape obligée que constituent, sur certains blogs, les Captchas. Je reconnais que si, passé cinq grilles différentes, mon commentaire ne passe pas, j'abandonne.

 

 

Alors, bravo et merci à celles et ceux qui persévèrent à laisser des commentaires sur mon blog!

 

 

 

 

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19 janvier 2024 5 19 /01 /janvier /2024 18:48

Au précédent épisode, nous avions laissé le site céréalier de Saint-Satur à son apogée, au début des années 1990. Il est alors desservi par le rail depuis Cosne.

 

Sur les voies servant au remplissage des wagons céréaliers, en Janvier 1997, le locotracteur de manœuvres du site Epis-Centre.

 

Le silo principal vu depuis la place où se tient le marché.

 

Le 20 Août 1997 survient le drame de Blaye (Gironde). Un silo du même type, construit à  la même époque, explose, causant une douzaine de morts. L’enquête montrera que ce sont des poussières de grain qui se sont enflammées suite à surchauffe ou étincelle.

 

Des normes draconiennes sont alors édictées pour la ventilation des silos. Les appliquer à celui de St-Satur reviendrait trop cher et  il est fermé  en 1999…

 

La concentration des exploitations céréalières fera que les exploitants seront incités à  stocker chez eux plutôt que de livrer aux silos dits de stockage. Le silo métallique route de Ménétréol fermera à son tour vers 2020, et la décision est prise en 2023 de raser l’ensemble du site. Le matériel des démolisseurs arrive en Décembre dernier ; ici une énorme machine munie d’un immense bras télescopique, au bout duquel se montent diverses pinces monstrueuses…

 

Le 26 Décembre dernier, après quelques jours de travail, le silo métallique est déjà bien entamé.

 

Cette « dissection » permet de découvrir ses entrailles…

 

Côté aval, le silo des années 1950 est éventré.

 

Sa structure en bois apparaît alors,

 

… par endroits bien fatiguée !

 

Retour sur le site le 11 Janvier 2024. Le travail a un peu avancé côté route de Ménétréol,

 

… mais le matériel a été déplacé vers le grand silo en béton.

 

La pince évoque la mâchoire d’un dinosaure carnivore genre Tyrannosaure.

 

Un puissant brumisateur empêche toute poussière de s’élever.

 

B

Béton et ferraille tombent en pluie.

 

Vu depuis la place du marché le 16 Décembre, le travail a bien avancé.

 

Après une petite pause…

 

… le travail reprend.

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