Isolé au milieu d'un champ de plusieurs dizaines d'hectares, battu par les vents venus des quatre points cardinaux, il est toujours là. Cet érable champêtre maintes fois ressuscité s'accroche à la vie, probablement unique témoin survivant de l'époque où une haie séparait ce champ en deux. Je me demande ce qui a poussé le cultivateur du champ à l'épargner, mais en tous cas, merci à lui...
La Tour de Vesvre était, jusqu'au milieu des années 1970, flanquée d'un bâtiment dont la construction semble remonter à la fin du XVème siècle. Il aurait été bâti par Guillaume de Fontenay (1437-1516) pour y loger sa "petite" famille, composée de lui-même, son épouse Philiberte (1448-1516) et leurs... 17 enfants! Ses pièces, plus faciles à chauffer, auraient apporté un confort plus appréciable que la rudesse de la vie dans la Tour.
Nous avons eu récemment la chance de mettre la main sur des clichés de ce bâtiment, dont seuls subsistent les caves et le sol du rez-de-chaussée. Les tableaux des fenêtres de la tourelle sont du même type que ceux qu'on rencontre en plusieurs endroits à l'intérieur de la Tour, et peuvent être datés de 1450 à 1550 environ. Ils présentent un chanfrein qui s'appuie sur des "congés" (bases ornementées). L'une a un linteau en anse de panier, alors que l'autre est droit. On remarque sous la toiture de la tourelle, sur la droite, deux corbeaux qui ne soutiennent rien. Doit-on y voir les restes d'une bretèche à l'aplomb de la porte d'entrée? Dans ce cas, la tourelle possédait à l'origine un étage supplémentaire.
Sur ce cliché, on voit bien le puits situé devant le Manoir. Le bâti du treuil était solide, mais rustique... L'eau se trouve environ à 4 mètres de profondeur, avec une réserve de 9 mètres cubes.
C'est probablement également sous Guillaume de Fontenay qu'a été construite la ferme, vers 1500. Elle comprenait entre autres ce pigeonnier, toujours là aujourd'hui, bien que "décoiffé". Une mare occupait alors le centre de la cour.
La démolition d'un garage Rue Pasteur, qui avait été ravagé par un incendie, a permis de redécouvrir un des rares (avec le porche intérieur du Vieux Château) vestiges de l'enceinte fortifiée qui enserrait autrefois Cosne.
La Tour Fraicte, qui a subi les outrages des siècles et été l'objet d'aménagements peu respectueux, émerge au milieu d'un pâté de maisons situé entre les rues Chollet, Berthelot et Pasteur. Ces inesthétiques parpaings de ciment qui la couronnent l'ont pourtant protégée des intempéries. La maison sur la gauche, construite sur les anciens fossés de la ville, a une curieuse toiture à lanterneau.
Vue aérienne permettant de situer la tour. Au milieu de la photo: la Place Pasteur.
Des travaux ont commencé il y quelques semaines, pour restaurer ces vestiges dont beaucoup ignoraient l'existence jusqu'à maintenant. Gageons que leur intérêt historique sera mis en en valeur.
Je cultive dans mon jardin depuis deux ou trois ans des patates bleues. A l'origine un filet de pommes de terre de consommation rapportées d'Irlande par un ami, qui m'a demandé de les planter "pour voir".
Elles ne sont pas meilleures que les autres, mettent longtemps à cuire, et leur seul intérêt réside en leur couleur, qui fait hésiter le Berrichon moyen...
Cette couleur unique (qui résiste à la cuisson) la rend propice à entrer dans des compositions originales, telle que cette salade patriote: patate bleue en rondelles, tomate, Mozzarella... Pour faire encore plus franchouillard, on pourait remplacer la Mozzarella par du Camembert, mais je n'en avais pas.
A déguster debout en chantant la Marseillaise, un bérêt vissé sur la tête et une baguette bien enfoncée dans le c..
Reste à lui trouver un nom! Je propose: "Salade Besson"...
Lors d'une récente balade dans les bois de Veaugues, je suis tombé sur cet ensemble de cabanes étranges...
Quatre ou cinq cabanes, sommairement construites en branches et rondins assemblés avec de la ficelle...
Il semble même que leurs bâtisseurs n'aient pas eu le temps de les couvrir avant leur fuite...
Détail du système d'assemblage des structures...
Un poteau central soutient la "toiture", alors que les restes d'une poterie brisée atteste la violence des combats qu'ont dû livrer les occupants avant de devoir quitter les lieux, peut-être chassés par une autre tribu...
Cette cabane a visiblement bénéficié d'une construction plus solide et soignée que les autres. Peut-être soit était-elle destinée au chef de la tribu, soit avait-elle une fonction particulière; mise à l'abri en cas d'attaque, espace "social" pour les réunions? Je n'ai trouvé aucune trace de foyer; connaissent-ils le feu?
Une telle découverte remet en cause bien des idées reçues, et en premier lieu celle comme quoi il n'y aurait plus de chasseurs-cueilleurs dans le Haut-Berry! Souhaitons que les archéologues et autres ethnologues fassent toute la lumière sur cette étrange population qui a su se cacher pendant des millénaires, au point où nous ignorions tous son existence!
A Boucard, il n'y a pas que le château et ses dépendances qui soient intéressants! La porterie d'entrée (côté Le Noyer) et la ferme du Pont de Boucard le sont tout autant.
Vue générale des deux pavillons de la porterie du château de Boucard. On peut regretter l'état général des bâtiments mais au moins la patine des années est là...
Vue aérienne des lieux. Le château est vers le bas, dans le prolongement de l'allée.
Vue du pavillon de gauche, montrant le soin apporté à sa construction.
Le linteau cintré de la porte est en trois parties, alors qu'une élégante corniche chaîne le haut du mur.
Le pavillon de droite, identique au premier.
La face Sud de ce même pavillon bénéficie d'une porte vitrée laissant passer un maximum de lumière; faut-il y voir un aménagement postérieur à la construction du bâtiment? Une belle lucarne à ossature de bois donne accès au grenier.
Cette maison fait face à la porterie du château, sur la gauche de la route menant à Menetou-Râtel.
Sa construction a bénéficié d'un soin tout particulier, avec une recherche évidente d'esthétique.
Toutes ses ouvertures, ainsi que les chaînages d'angles, ont été réalisés avec une alternance de blocs de calcaire blanc et de grès rouge.
Le linteau de cette fenêtre est en trois parties, avec une clé en grès rouge...
Le tableau de la porte d'entrée est constitué uniquement de blocs de grès ferrugineux rouge de la région.
Cette pierre très dure et pratiquement inaltérable a dû nécessiter des centaines d'heures de travail pour être mise en forme!
Cerise sur le gâteau, le tailleur de pierres qui a mis en forme le linteau a poussé la difficulté jusqu'à inscrire ses initiales (ou celles du propriétaire de la maison), ainsi que la date (1840), en relief! En regardant de près, on aperçoit nettement les points correspondant aux coups de boucharde, un marteau à pointes utilisé pour la finition des surfaces planes. Le commanditaire de ce travail avait certainement décidé d'y mettre le prix!
L'onagre peut être soit une fleur, soit une espèce d'âne. C'est à la première que je me suis intéressé, et surtout à ses visiteurs, l'été étan par excellence la saison des insectes, qu'ils nous soient sympathiques comme les papillons, ou moins, comme les mouches ou les taons...
L'Onagre est une belle fleur d'un jaune d'or éclatant qui nous vient d'Amérique du Sud, et qui s'est acclimatée chez nous. On en trouve abondamment sur les rives et les bancs de sable de la Loire et, comme ici, dans les terrains vagues tels cette ancienne carrière de Veaugues, où elle est présente depuis longtemps. Sa richesse en pollen en fait un lieu favori de visite de nombreux insectes.
Ici, c'est un Syrphe, de la famille des mouches (diptères) et non des guêpes. Ressemblant à une petite guêpe aplatie, il fait du "sur-place".
Les Syrphes pratiquent le mimétisme, certains ressemblant à des guêpes, d'autres à des abeilles ou des bourdons. Ils sont inoffensifs.
Ici, c'est une Chrysope Verte, petit insecte à l'aspect délicat qu'on retrouve souvent hivernant dans nos maisons, ou même dans nos voitures.
Si d'aventure, il vous venait l'idée de faire comme ces insectes, et de plonger votre nez dans l'irrésistible corolle de l'Onagre pour vous délecter de son parfum (surtout le soir), il en ressortirait orné d'un pompon jaune de pollen...
Le château de Boucard, dans son écrin de verdure, au bord de la Sauldre, sur la commune du Noyer (Cher)
Le château de Boucard et ses dépendances.
Entouré de douves sur ses quatre côtés, il a été construit à la Renaissance sur l'emplacement probable d'une forteresse antérieure.
Il a succédé à une motte féodale, la Motte-Plessis, dont il ne reste rien aujourd'hui.
Vue intérieure de la cour du château... A droite, les parties les plus anciennes (XVème et début XVIèmes siècles); à gauche, l'aile Nord, datée de 1560.
A l'époque de sa splendeur, Boucard comptait d'immenses jardins "à la Française", aujourd'hui hélas convertis en terres agricoles. Une Allée Cavalière (en bas sur le plan), se dirigeait tout droit vers l'Ouest, au travers des terres et des bois du Seigneur.
L'aile Sud est la plus ancienne, intégrant des tours du XVème siècle. Jusque vers 1675, la cour était fermée à l'Ouest par un quatrième côté, qui a été démoli pour ouvrir la vue sur la vallée de la Sauldre.
Ses fondations sont encore visible sur le sol de la cour.
Les tableaux des fenêtres de l'aile Sud sont richement décorés de motifs tous différents.
Ici, un homme moustachu porte une plaque armoriée, et surmonte un autre personnage inscrit dans un triangle...
Toujours sur cette même aile Sud, cette lucarne a dû donner bien des cauchemars aux couvreurs qui ont aussi bien rénové la structure de son élégante silhouette...
La porte principale de l'aile Nord, datant de la Renaissance tardive (1560), porte ce superbe tympan, qui a heureusement échappé aux destructions systématiques de certains révolutionnaires, aveuglés par leur obscurantisme. Le traitement architectural de cette aile Nord est totalement différent de celui de la précédente.
Au-dessus de ce tympan figurent les lettres empilée du prénom latinisé (Franciscus) de son commanditaire, François de Boucard...
Cet étrange meuble est un coffre-fort allemand. Richement décoré, il porte en son centre une horloge, et un savant mécanisme permet son ouverture...
Les pièces de l'aile Nord sont agréablement décorées de portraits des Rois et Reines de France, ainsi que des personnages qui ont construit et fait vivre Boucard. ici, Marie-Antoinette...
Philibert de Montault de Bénac, maréchal de Navailles, assigné à résidence à Boucard par Louis XIV de 1671 à 1674, fit ouvrir la cour sur la Sauldre et aménager le premier étage de l'aile nord.
Il se dit que cet exil fut motivé par les réticences de Navailles à l'idée que le Roi puisse courtiser sa femme...
Reconnaissons tout de même que son exil dût être plus supportable que celui de ceux qui furent envoyés casser des cailloux à Cayenne...
Plan du château au XVIIIème siècle.
L'aile Ouest, qui fermait la cour en bas du plan, a été démolie sur l'ordre de Navailles pour ouvrir la perspective sur la Sauldre.
Ce plan n'a pas été modifié depuis la fin du XVIIème siècle.
A Boucard même les chiens, confortablement installés dans les canapés, mènent la vie de château!
Le grand salon, au premier étage de l'aile Nord. Ses murs ont été revêtus de somptueuses boiseries au XIXème siècle, avant qu'il ne serve de... grenier à grain jusqu'à ce que la propriétaire actuelle, Mme de Montabert, et son Mari n'entreprennent de lui rendre sa vocation initiale et sa splendeur dans les années 1960.
Outre le château, Boucard offre aux visiteurs de superbes dépendances, dans lesquelles sont organisées chaque année des expositions, sans oublier le Festival de musique classique de Boucard...
Contrairement à la plupart des colombiers de la région, celui de Boucard est en parfait état d'origine, et a conservé son échelle mobile qui,permettait de ramasser pigeonneaux et oeufs.
Le droit de colombier était un privilège seigneurial, et le nombre de couples de pigeons correspondait à la superficie du domaine, exprimée en arpents (1 arpent = 4500 m²). Il suffisait donc de compter le nombre de trous pour avoir une idée de la richesse du propriétaire...
Le château de Boucard se visite l'après-midi, du mercredi au dimanche. Tel 02 48 58 72 81. Vous ne serez pas déçus!
J'ai profité du dernier jour de Juin pour emmener des amis visiter Vézelay, avant que les estivants ne transforment l'endroit en fourmilière grouillante. Personne dans les rues, quel plaisir, avec le beau temps en prime! Je ne vais pas m'attarder sur la basilique et les innombrables richesses architecturales de cette ville, mais seulement sur deux détails qui ont attiré mon attention.
Dans une ruelle, une étrange protubérance semi-circulaire (environ 1,60m de diamètre) fait saillie. Soutenue par trois corbeaux, elle a à peine un mètre de haut.
A quoi peut bien correspondre cet élément à l'intérieur de la maison?
Doit-on y voir les vestiges d'une cage d'escalier qui faisait saillie au-dehors, et dont seule la base a été conservée dans un but esthétique?
Le fait qu'elle ait une forme de segment de cône renversé, évasé vers le haut, est curieux. Si un lecteur du blog a une explication ou une idée, elle sera la bienvenue!
En arrière et au-dessus de l'élément précédent, une partie de la façade est en encorbellement, soutenue par deux corbeaux dont l'un porte cette étrange sculpture représentant ce qui semble être un diablotin se faisant embrocher...
Est-ce Satan chassé du Paradis, et s'apprêtant à plonger vers l'Enfer?
En tous cas, nos ancêtres avaient l'imagination fertile!
Aussi appelé Cerf-Volant, en raison des immenses pinces arborées par le mâle, et qui font penser aux bois d'un cerf, c'est un de nos plus gros coléoptères. Son corps, pinces non-comprises, atteint facilement les trois centimètres.
Le mâle est facilement reconnaissable à ses immenses pinces. S'il est capable de saisir un de vos doigts, ce sera sans dommages, car elles n'ont que peu de force..
Sacrée bête, tout de même!
Vue de face, la mécanique a l'air très compliquée...
Chez les moustiques, seule la femelle pique, Chez les lucanes, il en est de même, et j'ai récemment appris à mes dépens que seule la femelle mord, et pas rien qu'un peu! Elle est dépourvue de pinces, ce qui lui permet de se servir plus facilement de ses puissants appendices buccaux.
En voulant en sauver une d'une noyade certaine (elle était tombée dans une grande gamelle d'eau), je me suis fait remercier bien ingratement par la bête qui m'a planté ses mandibules dans le pouce jusqu'au sang!
En prenant hier ces photos, j'avais donc constamment un oeil très attentif, et veillais à ce que l'ingrate demoiselle ne lorgne pas en direction de mon pouce... Au fait, si sa larve est proportionnée à l'adulte comme l'est la chenille du Grand Paon de Nuit, l'asticot doit être de belle taille, et certainement un fameux concentré de protéines!