Le village des Aix était au Moyen-âge, avec la Chapelle d’Angillon, un des deux centres de commandement d’une seigneurie bicéphale, tenue par la famille de Seuly (Sully).
Son nom serait une déformation des « haies de Gilon », les haies étant les fortifications composées de palissades de pieux acérés qui entouraient les mottes et enceintes castrales des X-XIIèmes siècles.
Dessin Denis Fargeot.
L'église collégiale St-Ytier vers 1900. Le mur et le porche visible sur la gauche ont aujourd'hui disparu.
Le porche de l'église, dont la construction remonte au XIIème siècle.
L'église, entourée de bâtiments sur deux côtés, est difficile à photographier. Les voitures garées à proximité ne facilitent pas la tâche...
Après être passée entre les mains de plusieurs familles, la seigneurie fut échangée vers 1775 par Paul de Beauvilliers contre le château d'Argy, dans l'Indre, propriété du marquis de Bouthillier. Ce dernier, membre de l'Assemblée Provinciale de 1778, siégea en 1789 au Parti de la Résistance et émigra, à la suite de quoi la terre des Aix fut vendue comme domaine national.
L'enceinte castrale est desservie par une unique rue, bordée par la grange aux dîmes, et qui se termine en face du presbytère.
C'est dans ce secteur que se trouvent les maisons les plus anciennes, même si elles sont aujourd'hui souvent défigurées.
Au niveau du presbytère se trouve ce puits ancien, enchâssé dans le mur...
De dimensions modestes, le château était situé à l'emplacement des écoles actuelles, à l'ouest de la Porte de Bourges. Formant un ensemble avec ses dépendances et l'église seigneuriale, il était entouré de remparts et de fossés secs larges de 20 m et profonds de 3 à 4 m.
Plan des Aix au XVème siècle. En bleu, les fossés du château.
En 1301, Henry de Seuly donne aux habitants des Aix une charte d'affranchissement, à la suite de laquelle fut construite l'enceinte de la ville. Cette enceinte communiquait avec l'extérieur au moyen de cinq portes:
- le Pilier aux Sorciers (direction Bourges)
- une poterne donnant sur le Chemin de la Messe (Valentigny)
- la Porte-Bouchard (direction Sancerre)
- la Porte d'Henrichemont (Boisbelle à l'époque)
- une poterne donnant sur les prés rue de la Noue (actuellement rue des Vallières)
Le donjon fut construit en 1427 par Charles de Neuf-Molins, sieur de Bacouet. Jusqu'au XVIIeme siècle, l'église paroissiale des Aix était située à Valentigny, dans l'actuel cimetière, et l'église collégiale St-Ytier réservée au seigneur et à son entourage.
A l'emplacement du Champ de Foire s'étendait le Bois de St-Ytier, appartenant au Chapître, mais en réalité utilisé comme garenne par les seigneurs.
Le Maréchal de La Châtre s'empara du château en 1591, et fit démolir en partie les remparts, contre les restes desquels les Chanoines adossèrent par la suite leurs maisons. Les fossés, devenus sans utilité, furent peu à peu comblés.
Gravure de Chastillon représentant les Aix au XVIIème siècle. La vue est en principe prise en venant d'Henrichemont, mais pour coller à la réalité, l'enceinte castrale doit être pivotée de 90° horairement.
Cette vue de 1960 montre bien l'église collégiale, et le "donjon" (à gauche). La place au premier plan occupe l'emplacement des fossés, comblés en 1816.
Vue ancienne de la Grange aux Dîmes, prise depuis l'Est. Une maison bourgeoise a depuis été accolée à ce pignon, qui a donc perdu tout son caractère.
Le pignon Ouest de la même grange aujourd'hui. La clé de voûte de la porte cochère porte la date de 1764 à laquelle ont probablement été effectués des travaux.
Aujourd'hui, outre le donjon, on devine les soubassements des remparts sur une partie de leur tracé: rue du Glacis, route de Ste-Solange (derrière les maisons), et en face de la Salle des Fêtes.
En face de l'église, cette maison est une des rares qui ait conservé de nombreux éléments architecturaux semblant remonter aux XVIème ou XVIIèmes siècles. Le puits est également ancien mais, contrairement aux affirmations de nombreux habitants, il ne donne accès à aucun souterrain...
Sur la place du centre-ville se trouve encore l'ancien Hôtel-Dieu, toujours muni de son clocheton.
De nombreuses maisons de l’ancienne enceinte castrale présentent des éléments remontant aux XVème et XVIème siecles, mais les affres des années 1950-60 sont passées par là, avec leur cortège de bétonnage. « Cachez-moi cette pierre que je ne saurais voir »…
Pour finir, voici l'ancienne halle des Aix, qui a subsisté jusqu'au milieu du XXème siècle. Il est bien dommage qu'elle n'ai pas fait l'objet d'une restauration, comme ce fut le cas pour de nombreuses halles de ce type dans le Gâtinais (Beaumont, Milly-la Forêt, etc...)