Le lavoir de Combry se situe à l'entrée de Sens-Beaujeu, en venant de Sancerre. Il présente la particularité d'offrir aux lavandières un espace clos les protégeant des intempéries avec ses deux bâtiments couverts se faisant face. Il permettait peut-être aussi de garder précieusement à l'abri des oreilles indiscrètes les secrets confiés par des langues trop bien pendues ...

Le lavoir de Combry, niché au pied d'une source. Le ruisseau s'en va grossir les eaux de la Grande Sauldre...
Voici la légende qui s'y rapporte...
"On raconte qu'il reçut un jour une bien étrange visite ... C'était peu après le passage d'une violente tempête qui avait endommagé le toit de l'église et les compagnons couvreurs travaillaient bruyamment à sa réfection, perturbant quelque peu la solennité du lieu.
Joliment restauré dans les règles de l'art, en utilisant les matériaux locaux, il comporte deux bâtiments se faisant face.
Or, ce matin-là Alphonsine se trouvait seule au lavoir de Combry, un énorme paquet de linge savonné gisait près d'elle, en attente du rinçage dans l'eau fraîche. Notre lavandière donnait de vigoureux coups de batte, perdue dans ses pensées, quand une voix à l'accent chantant la fit sursauter.
"Bien le bonjour, Mademoiselle, ne vous dérangez pas pour moi, je suis juste venu chercher un peu de calme et de recueillement, continuez votre tâche "
Les eaux de la source arrivent au lavoir par un mystérieux tunnel...
En fait, ce tunnel rejoint, après une dizaine de mètres, un puits situé dans une propriété privée.
Intimidée, Alphonsine ne sut que répondre, et elle reprit son ouvrage un instant interrompu, observant du coin de l'oeil ce curieux personnage. Il portait des habits de moine et sa physionomie, au teint hâlé, lui rappelait quelqu'un, mais qui ?...
Il était encore là à prier quand elle s'en retourna chez elle. Le dimanche suivant, Alphonsine qui suivait l'office, eut soudain la révélation de son identité, en levant ses yeux vers la statue du Saint-Patron de l’église. En effet, ce pieux visiteur n’était autre que Saint-Caprais, l’abbé cofondateur de l’abbaye de Saint-Honorat (Iles de Lérins).
L'entrée du tunnel est gardé par une fougère scolopendre, aux feuilles luisantes.
C'est une fougère qu'on ne trouve que dans les endroits sombres et humides, comme les ruines en sous-bois et les entrées de caves...
Les travaux de l’église étant terminés, Saint-Caprais y resta sagement et personne ne le revit près du lavoir. Certains incrédules doutèrent même de son apparition, et pourtant…"