Après 36 ans à Veaugues, direction Le Noyer pour vous faire découvrir son cadre, son histoire, et aussi quelques billets d'humeur...
L’histoire de la commune de Veaugues est indissociable de celle de sa gare et des lignes qui y passaient. La construction de la ligne Bourges-Cosne par la Compagnie du Chemin de Fer de Paris à Orléans (P-O) a été le principal facteur d’extension du village à l’extrême fin du XIXème siècle.
Vue extérieure de la gare en 1907. Les réservoirs stockaient l'eau nécessaire aux locomotives à vapeur
L’ouverture de la ligne du « Tacot », en 1906-1907, et surtout l’installation à Veaugues des ateliers d’entretien du matériel roulant, a apporté une nouvelle population, avec les familles des mécaniciens et ouvriers d’entretien. De nombreuses maisons furent construites à cette époque, et tout ce petit monde contribua à la prospérité des commerces locaux.
L'intérieur de la gare avant 1907. Les deux ailes n'ont pas encore été ajoutées au bâtiment et Veaugues n'est qu'une gare ordinaire.
Un train mxte, comportant des voitures de voyageurs, et des wagons de marchandises, entre en gare de Veaugues vers 1900, venant de Bourges.
Construite à l’origine dans un but stratégique, relier les arsenaux du Sud-Ouest aux éventuelles lignes de front de l’Est, elle était à double voie et disposait d’une signalisation de grande ligne. Pendant les deux conflits mondiaux, un important trafic militaire transita par la ligne et, en 1944, elle subit plusieurs bombardements des alliés. La gare de Veaugues et ses abords furent le théâtre de plusieurs drames en 1944, dont la fusillade du « Four à Chaux ».
Train en gare. On remarque l'aile ajoutée au bâtiment pour loger les bureaux du "Tacot", signe que la photo date d'après 1907
La ligne du « Tacot » reliait La Guerche sur l’Aubois et Argent sur Sauldre. Exploitée par la Société générale des Chemins de Fer Economiques, son écartement n’était que d’un mètre, et elle fut ouverte en deux étapes de part et d’autres de Veaugues, en 1906 et 1907.
Vue générale des installations ferroviares de Veaugues.
Au premier plan, le pont par lequel le "Tacot" franchissait le ligne du P-O pour se diriger vers La Guerche
Vue des ateliers des Chemins de Fer Economiques.
Les quatres travées en béton armées abritaient des fosses, et toutes les installations permettant l'entretien courant des locomotives et voitures à voyageurs.
Le Tacot s'arrêtait dans la cour de la gare des marchandises. Celui-ci est en partance pour La Guerche
Une automotrice Renault (30 passagers) plus confortable et économique, roula de 1922 à 1940, accroissant la vitesse commerciale. Les jours de foire à Sancerre, les trains étaient bondés, et il n’était pas rare que le mécanicien demande à certains voyageurs de descendre dans les côtes pour soulager
la machine athmatique.
L'automotrice Renault 40 CV fonctionnait à l'essence, et on pouvait lui adjoindre une remorque.
Elle comporte un bogie avant, et un essieu fixe à l'arrière. Il fallait la retourner en bout de parcours.
Le bâtiment des voyageurs en 1928
A partir de 1946, les autorails remplaceront les trains de voyageurs tractés par des locomotives à vapeur entre Bourges et Cosne, et ce jusqu’à fin mai 1966, date à laquelle le service fut supprimé.
Croisement de deux autorails de la SNCF en 1957. Ils étaient motorisés par un 4 cylindres diesel Panhard de 85ch
La section Veaugues-Sancerre fut alors démontée. Les trains de marchandises continuèrent à circuler entre Bourges et Veaugues, essentiellement pour la desserte des silos, jusqu’au 24 juin 1987. La voie fut retirée en 1992 ; aujourd’hui, les bâtiments de la gare appartiennent à des particuliers.
Le dernier train commercial manoeuvre ses wagons de céréales. La BB 63245 se placera ensuite à l'autre bout du train pour l'emmener à Bourges.