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7 août 2021 6 07 /08 /août /2021 14:54

Sur cette vue ancienne de Cosne, on devine la maison de ma famille maternelle, tout au fond de la rue Jean-Jaurès. Mes grands-parents et leurs 8 enfants alors âgés de 6 mois à 15 ans y avaient emménagé, en provenance de Léré, courant 1939.

 

La Place de la République, à Cosne, vers 1950. Au fond, on aperçoit la caravane d’un cirque ou d’une fête foraine.

 

Mon grand-père avait racheté à un cousin une torpédo Rochet-Schneider de 1922, assez proche de celle-ci, et qui pouvait embarquer toute la famille. Son dernier voyage l’avait conduite durant l’Exode, à Chézy (Allier), berceau de la famille de ma grand-mère, puis ramenée à Cosne où elle avait été mise sur cales faute de carburant. Elle sera hélas ferraillée vers 1950.

 

Pour se rendre au  Noyer, village d’origine de mon grand-père, il ne restait donc plus que le train. Ici, la gare de Cosne dans les années 1910.

 

Le nombre de locomotives fumantes donne une idée de l’intense activité qui y a régné jusque dans les années 1970.

 

Pour aller de Cosne au Noyer, on prenait le train de Bourges à 6h 14 (Horaires tirés du Chaix de 1941).

 

La Loire était  franchie au moyen de ce long viaduc.

 

Le revoici durant l’Occupation. Une des deux voies a été démontée pour installer une voie de circulation routière, alors que le pont routier de Cosne avait été bombardé (1940).

 

Puis on passait en gare de Bannay, vue ici dans les années 1910 avec un interminable train de marchandises.

 

Le bourg de St-Satur était « survolé » sur un beau viaduc de maçonnerie, aujourd’hui emprunté par une route.

 

Et on arrivait en gare de Sancerre, la plus importante entre Cosne et Bourges. Une diligence attend des voyageurs probablement pour les conduire en ville, deux kilomètres plus haut.

 

 

La gare de Vinon-Bué était établie en rase campagne, à mi-chemin entre les deux villages.

 

Au bout d’une heure de voyage, le train entrait en gare de Veaugues, nœud ferroviaire local.

 

Les passagers en direction d’Argent et de la Guerche étaient invités à changer de train.

 

Les leurs attendaient de l’autre côté de la halle aux marchandises. Au fond, les ateliers du Tacot. Le train attend ici son départ pour La Guerche.

 

Sur cette vue des années 1910, en fait de « quartier », on voit pratiquement l’ensemble du bourg de Veaugues. Derrière le photographe, la direction de Bourges. A droite, la voie du Tacot, après avoir franchi la grande ligne par un pont métallique, se dirigeait sur Jalognes, Sancergues puis La Guerche.

 

Départ de Veaugues à 9h 30. Après une longue rampe où, disent les mauvaises langues, les voyageurs étaient invités à marcher à côté du train pour soulager la locomotive, le Tacot entrait en gare de Neuvy deux Clochers.

 

L’arrêt suivant était Neuilly Moulin-Jamet, autre « nœud ferroviaire » local.

 

Puis on passait la gare de Sens-Beaujeu.

 

Et le voyage s’arrêtait, en ce qui concerne ma mère et ses frères et sœurs, à 10h27 (horaire Chaix 1941) en gare de Jars-Le Noyer ; enfin, si tout se passait bien. Le train visible ici vient de Veaugues.

 

Autre vue de la même gare prise dans l’autre sens avec un train en provenance d’Argent.

 

A la descente du train, la petite famille devait gravir le raidillon menant au village du Noyer (derrière le photographe). On aperçoit sur la droite un peu plus bas le panneau à la croix de St-André indiquant le passage à niveau de la voie ferrée. Au fond, Jars.

 

Arrivée au « centre-ville » du Noyer.

 

Il ne restait plus qu’à contourner l’église…

 

… et à redescendre la route de Jasseau, aujourd’hui improprement orthographié Jarsot, pour arriver chez l’Oncle Sam dont le portail est visible à droite sur cette vue de 1907.

 

Les 20 kilomètres à vol d’oiseau entre Cosne et Le Noyer auront demandé 4 heures en train, dont il est vrai, deux heures d'attente de correspondance à Veaugues.

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commentaires

L
Un superbe passage sur l'histoire comme j'aime. Merci à la pluie de me permettre de profiter de tes recherche
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S
Yvette m'a récemment dit que tout était grillé par chez vous; tu dois être content de voir arriver la pluie! Ici, il semble que l'été soit enfin arrivé!
L
Ah, le Chaix ! Que de souvenirs...<br /> <br /> Merci pour ce voyage.
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S
L'époque où le prix d'un trajet en train était tout simplement proportionnel à sa longueur. Pouvaient s'appliquer des réductions simples à comprendre et à calculer. Rien à voir avec le casse-tête actuel de la planification d'un voyage ferroviaire!
M
Quand des bribes de passé remontent en surface comme des bulles d'air du fond d'un étang... Hier un ami m'a envoyé des photos, souvenirs que je croyais enfouis à jamais qui ont resurgi...
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S
Lorsque ma mère a élu domicile à l'Ehpad de Sancerre, durant ses 9 derniers mois, j'ai fait mon maximum pour lui faire raconter des souvenirs. J'en ai d'autres, dont leur Exode, et certains qui n'intéresseraient pas grand-monde en dehors de la famille. Et encore, j'ai l'impression que les générations récentes n'en ont rien à faire de tous ces témoignages d'une autre époque. On peut raconter le passer sans sombrer dans la nostalgie, pourtant.
L
Merci pour ce voyage dans le temps et en Berry!
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S
Un voyage à une époque où où on prenait le temps de vivre
P
J'adore ces anciennes cartes postales , j'en ai trouvé pas mal sur le village des mon grand-père maternel en Normandie. C'est vrai qu'à l'époque le train mettait pas mal de temps pour boucler sont trajet, il s'arrétait à toutes les gares , dont beaucoup sont aujourd'hui disparue. Maintenant Paris-Marseille 4h max avec le TGV.
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S
Les deux lignes empruntées par ma mère et sa famille pour aller de Cosne au Noyer ont disparu. Le Tacot en 1948, et la "grande" ligne de Cosne à Bourges a été fermée aux voyageurs en 1966, puis totalement par étapes jusqu'en 1999.
A
On prenait le temps de vivre, maintenant faut toujours aller plus vite, je viens de finir un livre sur une famille de forgeron du Berry et il raconte le changement au fil des générations.<br /> Alors tu mes combien de temps pour te rendre au Noyers maintenant en partant de Cosne ?<br /> A pluche.
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S
Du centre de Cosne au Noyer en voiture, par Ste-Gemme et Subligny, il faut environ 25 minutes, comme pour y aller depuis Veaugues. Je viens de terminer un livre sur les mines de charbon de Noyant, dans l'Allier, qui traite de l'exploitation au 18ème siècle. La galère pour les ouvriers, bien sûr, car ils gagnaient juste de quoi se nourrir, et encore que de pain. Sans compter que les galeries étaient creusées à la pioche, souvent pour rien car on tombait à côté de la veine...
É
OUUAAAHHH ! T'as fait fort ! J'ADORE ces vieilles photos ! Elles nous racontent les histoires du passé, la locomotive vapeur -je suis fan-, les vieux villages... Merci beaucoup pour ce petit rappel du passé que nous aimons tant !
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S
L'autodérision m'a sauvé plus d'une fois; que ce soit de situations ponctuelles ou dans des contextes difficiles (santé, par exemple). Je n'ai plus de TV depuis un an, et ne la regardais auparavant que lors des repas; maintenant, j'ai mieux en face de moi. Par contre, je reconnais que je ne pourrais pas me passer d'ordinateur. Ce dernier est ma principale source d'information (je ne parle pas des actualités que je ne suis que de très loin), de culture et de savoir. La bagnole est indispensable en milieu rural, où les déplacement sont incompatibles avec les transports collectifs et, sans téléphone, ce serait l'isolement complet. Je fais le tri parmi les nouvelles technologies; j'adopte celles qui me sont utiles, et laisse aux autres celles qui rendent dépendant.
É
Bien vu ! moi non plus je n'ai pas de smartphone ; j'utilise le moins possible ma voiture et n'ai pas beaucoup d'objets connectés, privilégiant le dessin et la lecture, la balade à pied en forêt. Si on me disait demain : tu vis sans téléphone, sans ordinateur, sans télé, sans voiture, ça ne me chagrinerait pas ; j'ai d'autres centres d'intérêts ; et lorsque nous étions enfants, on n'avait ni télé, ni téléphone, ni voiture, ni ordinateurs ; on n'était pas plus malheureux pour autant. Et c'est vrai qu'on se marre mieux et qu'on a des échanges plus constructifs dans la vraie vie que sur les réseaux sociaux. Le pire étant fessebouc où il se trame des appels à la violence, menaces de mort, appels à des manifs à la con le samedi, complotisme et remise en cause de l'histoire et de la vie réelle (la Terre est plate) ; ceux qui ont une bonne dose d'humour s'en sortent mieux que les autres
S
Ce passé-là, je ne le connais qu'au travers de ce que me racontait ma mère, qui nous a quittés en mars 2020 à près de 95 ans, et par quelques "locaux". Je n'ai pas de regrets pour l'époque de la cabane de WC au fond du jardin, qui a tout de même perduré jusque dans les années 1980 pour certains, et pense que, matériellement, on n'a jamais mieux vécu qu'aujourd'hui. Par contre, les gens sont devenus fous et ne prennent plus le temps de vivre; tout comme ils s'entourent de relations virtuelles, le regard rivé sur leur smartphone (je n'en ai pas), aveugles à ce qui se passe autour d'eux.

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