Nous sommes tous, du moins ceux qui ont la chance d'habiter à la campagne, habitués à voir ces machines faucher les accotements et tailler les haies. Deux à trois fois par an pour les premiers, sauf là où on adopte le fauchage "raisonné"; une fois pour les haies. Le but est bien sûr que la végétation ne nuise pas à la visibilité des usagers de la route.
Cet extrait d'un dessin publié récemment sur un média écolo en ligne est supposé représenter le village idéal; au milieu d'un florilège d'idées souvent saugrenues venues tout droit de l'écologie citadine, on voit deux individus s'attaquer à la taille des haies champêtres avec des cisailles. Eh bien, je leur souhaite du courage!
Dans un passé pas si lointain puisque je l'ai connu, on voyait régulièrement de petits troupeaux de chèvres brouter l'accotement et les haies des petites routes du Sancerrois. Elles étaient en général gardées par une femme et un chien (probablement caché sur cette vue des années 1960). On appelait cela moder les chèvres.
Un fidèle lecteur du blog m'a envoyé hier cette très belle vue. Si son intérêt premier était la gare de Chitenay, située sur une des nombreuses lignes à voie métrique qui ont sillonné la Sologne jusqu'en 1934, je la trouve exceptionnelle pour une toute autre raison. En effet, on voit deux femmes tenant à la longe, qui une vache, qui deux vaches! On y remarque aussi deux attelages hippomobiles: sur le quai de la gare, une calèche certainement venue conduire ou attendre un voyageur; sur le chemin, à droite, une charrette de paysan.
De sympathiques images d'une époque ou on prenait le temps de vivre et où les animaux de ferme, au lieu d'être parqués dans des stabulations bétonnées, se nourrissaient sainement d'herbe sauvage tout en rendant service à la collectivité. Bien évidemment, nous étions à une époque où les fermes étaient nombreuses, et le personnel aussi; tout l'inverse du modèle productiviste prôné aujourd'hui.