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5 mars 2024 2 05 /03 /mars /2024 09:22

Nous sommes tous, du moins ceux qui ont la chance d'habiter à la campagne, habitués à voir ces machines faucher les accotements et tailler les haies. Deux à trois fois par an pour les premiers, sauf là où on adopte le fauchage "raisonné"; une fois pour les haies. Le but est bien sûr que la végétation ne nuise pas à la visibilité des usagers de la route.

 

Cet extrait d'un dessin publié récemment sur un média écolo en ligne est supposé représenter le village idéal; au milieu d'un florilège d'idées souvent saugrenues venues tout droit de l'écologie citadine, on voit deux individus s'attaquer à la taille des haies champêtres avec des cisailles. Eh bien, je leur souhaite du courage!

 

Dans un passé pas si lointain puisque je l'ai connu, on voyait régulièrement de petits troupeaux de chèvres brouter l'accotement et les haies des petites routes du Sancerrois. Elles étaient en général gardées par une femme et un chien (probablement caché sur cette vue des années 1960). On appelait cela moder les chèvres.

 

Un fidèle lecteur du blog m'a envoyé hier cette très belle vue. Si son intérêt premier était la gare de Chitenay, située sur une des nombreuses lignes à voie métrique qui ont sillonné la Sologne jusqu'en 1934, je la trouve exceptionnelle pour une toute autre raison. En effet, on voit deux femmes tenant à la longe, qui une vache, qui deux vaches! On y remarque aussi deux attelages hippomobiles: sur le quai de la gare, une calèche certainement venue conduire ou attendre un voyageur; sur le chemin, à droite, une charrette de paysan.

 

De sympathiques images d'une époque ou on prenait le temps de vivre et où les animaux de ferme, au lieu d'être parqués dans des stabulations bétonnées, se nourrissaient sainement d'herbe sauvage tout en rendant service à la collectivité. Bien évidemment, nous étions à une époque où les fermes étaient nombreuses, et le personnel aussi; tout l'inverse du modèle productiviste prôné aujourd'hui.

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commentaires

M
Juste une petite provocation car pour moi aussi cette époque de mon enfance fut une période bénie ... et j'ai modé aussi avec grand plaisir du coté de l'Orme aux loup ( jugée à l'époque impropre à la vigne ) mais qui eut j'en suis persuadé un revers à sa médaille .<br /> Bien à vous et toujours ravi de vous lire ...
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S
Merci pour cette appréciation qui me fait plaisir! Je pense que l'Orme aux Loups a eu sa revanche car la carrière, une fois nivelée, a été plantée en vignes. Et gageons que les silex donnent à ces vins un parfum unique!
M
J'ai aussi modé quand j'étais gosse . C'était super chiant, en plus, il fallait leur courir après aux chieuves quand elles entraient dans les vignes ,,,, qu'elles préféraient aux bouchures . ( Surnom , soit dit en passant , qu'intelligemment on donnait aux jeunes filles supposées légères à cette charmante époque dans notre riante contrée ) .
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S
Je suis sûr que modeuses et modeurs s'ennuieraient moins aujourd'hui, grâce à leur smartphone!
G
Quand j'étais gosse a Neuilly, ma grand mère laissait paitre les " Chieuves " sur les accotements et les " bouchtues"
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S
C'est ainsi que les haies (Bouch'tues en Berry) étaient autrefois entretenues, mais quel automobiliste supporterait aujourd'hui que ces bêtes lui fassent perdre quelques minutes?
S
Vestiges en effet d'un temps qui semble si lointain où l'on prenait le temps de vivre, où l'on consommait ce dont on avait besoin (et que l'on produisait en grande partie quand on était à la campagne), et où tout semblait à taille humaine notamment les fermes où l'on vivait mieux avec tellement moins. Mais aujourd'hui il faut être toujours plus gros que son voisin et emprunter toujours plus pour qu'au final tout appartienne au banquier. Mes parents n'avaient qu'un petit troupeau de vaches laitières pourtant ils ont eu les moyens de nous payer des études ce qui semble de plus en plus difficile aujourd'hui. Je ne suis pas nostalgique mais je crois quand même qu'on marche beaucoup sur la tête...<br /> Quant à l'entretien des bords des routes par les animaux qui allaient à la pâture c'est devenu impossible aujourd'hui, trop de voitures pressées d'aller nulle part, même les troupeaux se déplacent en bétaillère pour aller aux prés... Dans le Lot les services de l’État pratiquent un fauchage raisonné, on voit la différence avec le nombre d'insectes qui se retrouvent sur le pare-brise (qui a dit que je roulais trop vite?) et c'est très bien comme ça.<br /> Pour ce qui est des écolos de la ville ils me font bien rire avec leur vision complètement déconnectée du monde rural où ils n'ont mis les pieds que pour quelques vacances dans le meilleur des cas. Ils vont finir par être les meilleurs fossoyeurs de l'écologie, quelle tristesse.<br /> Enfin pour ce qui est de la gare de Chitenay mon petit doigt m'as dit que tu aurais pu mentionner que c'était le village natal de Denis Papin...je dis ça, je dis rien...
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S
Que te répondre, sinon que, comme souvent, je partage ton point de vue à 99%?
A
On sent un peu de nostalgie dans ton billet, j'étais en train de faire des recherches sur le charbonnage avec des fours en tôle, une période où le charbon de bois a eu son heure de gloire c'est durant la seconde guerre et c'était sous le régime de Vichy.<br /> A pluche.
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S
Il y a eu jusqu'il y a peu un charbonnier sur la commune de Boulleret, juste au-dessus du château de Buranlure. Il commercialisait son produit sous la marque "Sancerre-Grill", je crois. Sous le régime de Vichy, le charbon de bois était utilisé dans les gazogènes des voitures, camions et tracteurs.<br /> De la nostalgie, certainement un peu car si on ne peut bien évidemment pas dire que globalement "c'était mieux avant" comme certains l'avancent, il est certains que vaches et chèvres des élevages industriels doivent le penser!
V
ha les machine pour les accotements! je me souviens en Gironde, ils passais à la saison des orchidées sauvages, à un endroit ou il y en avait plein le talus, un vrai massacre, et toi si tu en cueille une, tu as une amende! il est drôle le dessin, les écolos qui n'on jamais mis les pieds a la campagne... bisous. cathy
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S
Il y a des Orchidées qui poussent au printemps sur le bord de notre chemin, mais je n'ai jamais vu l'employé communal passer son broyeur à ce moment-là. Il vient de le faire, et le refera probablement en Juillet.<br /> La plupart des écolos politiques n'ont jamais mis les pieds à la campagne, et leur attitude est souvent contre-productive, ridiculisant la cause qu'ils prétendent défendre!