Sur cette vue ancienne de Cosne, on devine la maison de ma famille maternelle, tout au fond de la rue Jean-Jaurès. Mes grands-parents et leurs 8 enfants alors âgés de 6 mois à 15 ans y avaient emménagé, en provenance de Léré, courant 1939.
La Place de la République, à Cosne, vers 1950. Au fond, on aperçoit la caravane d’un cirque ou d’une fête foraine.
Mon grand-père avait racheté à un cousin une torpédo Rochet-Schneider de 1922, assez proche de celle-ci, et qui pouvait embarquer toute la famille. Son dernier voyage l’avait conduite durant l’Exode, à Chézy (Allier), berceau de la famille de ma grand-mère, puis ramenée à Cosne où elle avait été mise sur cales faute de carburant. Elle sera hélas ferraillée vers 1950.
Pour se rendre au Noyer, village d’origine de mon grand-père, il ne restait donc plus que le train. Ici, la gare de Cosne dans les années 1910.
Le nombre de locomotives fumantes donne une idée de l’intense activité qui y a régné jusque dans les années 1970.
Pour aller de Cosne au Noyer, on prenait le train de Bourges à 6h 14 (Horaires tirés du Chaix de 1941).
La Loire était franchie au moyen de ce long viaduc.
Le revoici durant l’Occupation. Une des deux voies a été démontée pour installer une voie de circulation routière, alors que le pont routier de Cosne avait été bombardé (1940).
Puis on passait en gare de Bannay, vue ici dans les années 1910 avec un interminable train de marchandises.
Le bourg de St-Satur était « survolé » sur un beau viaduc de maçonnerie, aujourd’hui emprunté par une route.
Et on arrivait en gare de Sancerre, la plus importante entre Cosne et Bourges. Une diligence attend des voyageurs probablement pour les conduire en ville, deux kilomètres plus haut.
La gare de Vinon-Bué était établie en rase campagne, à mi-chemin entre les deux villages.
Au bout d’une heure de voyage, le train entrait en gare de Veaugues, nœud ferroviaire local.
Les passagers en direction d’Argent et de la Guerche étaient invités à changer de train.
Les leurs attendaient de l’autre côté de la halle aux marchandises. Au fond, les ateliers du Tacot. Le train attend ici son départ pour La Guerche.
Sur cette vue des années 1910, en fait de « quartier », on voit pratiquement l’ensemble du bourg de Veaugues. Derrière le photographe, la direction de Bourges. A droite, la voie du Tacot, après avoir franchi la grande ligne par un pont métallique, se dirigeait sur Jalognes, Sancergues puis La Guerche.
Départ de Veaugues à 9h 30. Après une longue rampe où, disent les mauvaises langues, les voyageurs étaient invités à marcher à côté du train pour soulager la locomotive, le Tacot entrait en gare de Neuvy deux Clochers.
L’arrêt suivant était Neuilly Moulin-Jamet, autre « nœud ferroviaire » local.
Puis on passait la gare de Sens-Beaujeu.
Et le voyage s’arrêtait, en ce qui concerne ma mère et ses frères et sœurs, à 10h27 (horaire Chaix 1941) en gare de Jars-Le Noyer ; enfin, si tout se passait bien. Le train visible ici vient de Veaugues.
Autre vue de la même gare prise dans l’autre sens avec un train en provenance d’Argent.
A la descente du train, la petite famille devait gravir le raidillon menant au village du Noyer (derrière le photographe). On aperçoit sur la droite un peu plus bas le panneau à la croix de St-André indiquant le passage à niveau de la voie ferrée. Au fond, Jars.
Arrivée au « centre-ville » du Noyer.
Il ne restait plus qu’à contourner l’église…
… et à redescendre la route de Jasseau, aujourd’hui improprement orthographié Jarsot, pour arriver chez l’Oncle Sam dont le portail est visible à droite sur cette vue de 1907.
Les 20 kilomètres à vol d’oiseau entre Cosne et Le Noyer auront demandé 4 heures en train, dont il est vrai, deux heures d'attente de correspondance à Veaugues.