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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 10:10

 

St-Satur possède, le long du Canal Latéral à la Loire, deux ensembles distincts de silos, qui appartenanient à deux coopératives différentes. En aval du pont, l'Union du Cher (plus tard Epis-Centre); en amont, Agri-Cher (absorbé ensuite par Epis-Centre). Si le premier fut fermé en 1999 pour non-conformité aux normes de sécurité, entraînant du coup la fermeture de la ligne de chemin de fer venant de Cosne, l'autre est toujours en activité, au moins pour sa partie la plus récente. Voici quelques images du site...

 

gare-du-Canal-SE-St-Satur.jpg

 

Celle-ci date du début du XXème siècle. On y voit des wagons-tombereau du "Tacot" stationnés le long du quai, ainsi qu'un petit bâtiment, tout à droite, qu'on retrouvera sur la prochaine vue. A cette époque, le trafic du port portait surtout sur des cailloux venant d'Argent par le Tacot, et qu'on transbordait sur des péniches.

 

 

port St-Satur V. 1955

 

Celle-ci, plus récente, remonte à 1955 environ. On y retrouve le petit bâtiment précité, à gauche du silo. Sur le quai, des empilements de ce qui semble être soit des billes de bois, soit des poteaux en béton. A cette époque, seul est présent le "vieux" silo, probablement construit entre les deux guerres mondiales. Toujours là aujourd'hui, il paraît bien petit à côté de ses voisins en tôle!

 

Cette vue est très intéressante à bien des points de vue. En effet, on y retrouve le Moulin de la Chappe, détruit vers 1970, et le "val' n'est pas encore construit. J'y reviendrai dans un autre article.

 

 

Silo Agri-Cher 1965

 

Nous sommes maintenant en 1965, et un second silo, plus moderne, a été érigé au sud de l'ancien. Plus tard, l'espace entre les deux sera comblé par une extension supplémentaire. Au premier plan, une fourgonnette 2CV (les spécialistes en reconnaîtront le type exact...).

 

Sur la fosse, un camion Unic des transports Bailly, à Cosne, est probablement en train d'être chargé de sacs de 50, 80, voire même 100 kgs de céréales. A l'époque, le transport du grain par benne basculante n'était pas encore généralisé, et les routiers devaient avoir les épaules larges et solides! Aujourd'hui, 10 minutes suffisent pour peser et charger 25 tonnes de grain en vrac dans ensemble moderne.

 

Silo Agri-Cher 1965 (1)

 

Toujours en 1965 et à la même place. La 2CV fourgonnette, peut-être celle du silo, semble ne pas avoir bougé. Dans la benne du camion (un Berliet GLR 160), la présence d'un employé indique qu'une fois encore, il est chargé de sacs (céréales, engrais ou aliments pour le bétail). Une péniche est en cours de chargement de grain en vrac au moyen d'un tuyau. ce trafic a aujourd'hui à ma connaissance disparu.

 

Autre temps, autres moyens...


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commentaires

E
Il est impressionnant à quel point une région peut changer. surtout dans un très peu de temps. J'imagine que les silos étaient construits afin de soutenir la population qui agrandissait, ainsi que d'incorporer des nouvelles technologies du temps. Les silos de ce style existent encore de nos jours, mais j'aimerais bien savoir ce qui se passe avec la région en question depuis la prise de la phone (1963)jusqu'à aujourd'hui.
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S
Ces silos s'inscrivaient dans l'expansion du système coopératif, et de la centralisation des stocks de céréales en vue de leur exportation. Aujourd'hui, ces stocks pléthoriques, dûs à la politique productiviste soutenue notamment par la FNSEA, font chuter les cours et précipitent nombre d'exploitations moyennes vers la faillite.<br /> Par contre, j'ignore ce qu'est la "phone"; peut-être pourriez-vous éclairer ma lanterne?
A
<br /> <br /> Il est fort peu probable que les sacs chargés dans le camion de la coopérative soit pleins de grain. En 1965 les coopératives pouvaient encore recevoir en période de moisson des remorques<br /> chargées de sacs. Les expéditions se faisaient toutes en vrac puisque ces sacs étaient vidés par les livreurs dans les fosses de réception. Il peut s'agir de sacs de semences, d'aliment du bétail<br /> ou plus sûrement d'engrais, en 50 Kg. Pour ce dernier produit le sac de 50 Kg a perduré jusque dans les années 80, avant d'être supplanté par le vrac, ou le big-bag de 500 ou 600 Kg maintenant<br /> généralisé par le développement des chariots élévateurs ou autres "télescopiques".<br /> <br /> <br /> La mise sur le marché des suceuses à grains dans les années 1990 a en effet permis le stockage de grain et sa reprise dans des bâtiments non conçus pour ça. Ces machines sont encore onéreuses et<br /> ne se rentabilisent qu'avec de très gros volumes même si elles apportent un confort d'utilisation non négligeable.<br /> <br /> <br /> Le stockage à la ferme est un complément au stockage de masse des coopératives qu'ils ne remplaceront jamais. Les céréaliers stockent chez eux pour pouvoir spéculer et vendre quand ils le<br /> souhaitent. Ils stockent également pour pouvoir moissonner plus tard le soir, ou la nuit, quand les dépôts de coopératives sont fermés. Il faut aussi compter avec le différentiel sans cesse<br /> croissant entre les capacités d'engrangement des dépôts des coopératives (en tonnes/heure) et les performances de récolte de moissonneuses qui font plus de 6 mètres de coupe ... Enfin, il faut<br /> garder à l'esprit que l'utilisateur final du grain (meunier, fabricant d'aliment, malteur) exige des expéditions par train entiers de produits homogènes. Il est donc indispensable d'analyser les<br /> lots, de grouper et de préparer ces expéditions dans de super silos équipés pour remplir en quelques heures ce genre de convois d'une cinquantaine de wagons lourds.<br /> <br /> <br /> On est loin des petits sites de St Satur qui chargeaient rames de wagons ou péniches sur le canal. Encore que même si on peut charger 50 wagons en une demi journée, et qu'on n'a pas de<br /> locomotives pour les mener à destination, on n'est pas plus avancé ... C'est le cas aujourd'hui où la coopérative en question est en retard de 55 trains complets représentant des milliers de<br /> tonnes que des cargots attendent à quai avec des pénalités d'immobilisation astroniques, et que des marchés sur le Magreb vont être re-négociés par des acheteurs dont les unités de transformation<br /> sont arrêtées.<br /> <br /> <br /> C'est là où on se rend compte de l'efficacité de syndicats comme SUD-Rail pour paralyser l'économie d'un pays !<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Pour le camion de la Coop, ce doit effectivement être des sacs de semences, d'aliment ou d'engrais. Par contre, la camion des transports Bailly est attelé à une semi-fourgon ancienne en acier,<br /> avec col de cygne et accès par porte arrière et, vraisemblablement aussi latérale; ce genre de semi, typique des années 1950, ne benne pas.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Eh oui, les céréaliers spéculent, quittes à pleurer quand le résultats de leurs errements leur retombe dessus. Ce sont ceux-là, qui ne représentent heureusement pas la majorité, qui vont casser<br /> les bureaux du Ministère de l'Environnement, ou manifester à Paris à l'appel de la FNSEA... Cette même FNSEA qui rentre à fond dans le jeu des multinationales des l'agrochimie, entraînant ses<br /> adhérents dans le mur!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En lisant votre commentaire très pertinent et instructif, je me demande si nous n'avons pas travaillé dans la même maison...<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> <br /> De 1994 à 1997, je tenais une chronique sur RCF en Berry, la radio du diocèse. J'avais été intrigue par un dossier de presse en quadri adressé par la chambre régionale d'agriculture pour une<br /> conférence de presse visant à la promotion des suceuses à grain. (Pourquoi une CRA se substituait-elle aux marchands de matériel agricole?)<br /> <br /> <br /> En fait, la suceuse à grain permet de stocker dans d'anciens bâtiments agricoles. Et un paysan qui stocke lui-même réduit le nombre de verrues telles que les silos de Saint-Satur. Et puis le coût<br /> du stockage reste à la charge du producteur et non des collectivités comme c'est le cas des silos.<br /> <br /> <br /> D'où la fermeture des silos que vous montrez. L'anecdote permet de voir la communication alambiquée que s'imposent les instances agricoles pour diriger ses profesionnels: Lorsque, par une<br /> question, j'ai évoqué ce transfert de responsabilité ce fut le tollé de la part des organisateurs.<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Effectivement, la politique agricole actuelle encourage le stockage des récoltes sur les lieux de production, via un système financièrement incitatif. Ayant travaillé des années à Epis-Centre, je<br /> connais le problème.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Les suceuses, je connais! Elles permettent d'effectuer du stockage de céréles dans des locaus initialement non prévus à cet effet (hangars, stabulation) sans installation d'équipements fixes;<br /> d'où économie d'investissement. le temps de chargement est plus long, et la machine fait un bruit absolument infernal!<br /> <br /> <br /> Ce système permet aussi de mieux séparer les variétés, qui peuvent ainsi faire l'objet de contrats de vente en plus petites quantités directement aux acheteurs, comme le stockage en cellule chez<br /> le producteur.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Quant à St-Satur, j'ai entendu plusieurs raisons justifiant sa fermeture: remise aux nouvelles norme trop coûteuse, ou mauvais état de la ligne SNCF Cosne-St-Satur...<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> <br /> Sur la vue aérienne, on voit la gare du tacot qui partait de la gare fluviale en direction de Sancerre, Bué, Crézancy...<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Exact! Si le sujet vous intéresse, j'en ai bien d'autres, il suffit de demander...<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Elles sont belles tes cartes postales , un souvenir sur le passé . <br /> <br /> <br /> A bientôt<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Eh oui, ces cartes anciennes sont une inestimable mine d'information sur le passé de nos communes! Les deux photos de 1965 m'ont été transmises par mon copain Milou, qui travaille à la<br /> coopérative du village, et a compris l'intérêt de ces clichés anciens!<br /> <br /> <br /> <br />