Cette humble bâtisse est tout ce qui reste de l’ancienne église paroissiale Saint Sylvain de Laverdines, livrée aux démolisseurs en 1805 après avoir été vendue comme Bien National à la Révolution. La porte de style roman que nous voyons ici donnait en fait accès au bas-côté Sud ; la nef principale, disparue, était à gauche. L’extension à droite est très récente.
Voici le plan qu’en donne Alphonse Buhot de Kersers vers 1870 ; notre porte est en A et, à l’époque, des bases de piliers se voyaient encore, ce qui a permis à l’historien d’attribuer à l’église la largeur de 24 mètres.
Détail des chapiteaux en feuilles de vigne ornant cette porte ; ils sont hélas fort dégradés par les intempéries.
La Carte de Cassini (1756) nous montre que la paroisse s’appelait alors Saint Silvain des Averdines. On voit aussi que la vallée était en grande partie occupée par un étang, et qu’un moulin à vent était présent sur le plateau.
En 1839 arrive de Normandie Jean Gabriel Lalouel de Sourdeval (1800-1862), qui appliquera aux terres de Laverdines des techniques culturales avant-gardistes. Son successeur le lyonnais Claude Gindre, un autre pionnier de l’agriculture « moderne », obtiendra dans les années 1860 des rendements céréaliers de 35 quintaux à l’hectare.
L’actuelle chapelle de Laverdines est le résultat d’un vœu fait par Claude Gindre en 1870. Il avait promis de la construite si l’armée prussienne ne passait pas la Loire et, chose promise, chose due, elle fut érigée en 1875.
Conformément aux souhaits de son commanditaire, elle fut affectée au culte paroissial ; les descendants de M. Gindre la cédèrent à la commune de Laverdines pour le Franc symbolique en 1983. Une porte sur le mur Sud donne accès à une sorte de crypte semi-enterrée, peut-être à usage de sacristie.
La statue de Notre-Dame de Fourvière, sainte patronne de Lyon, installée par les bâtisseurs en souvenir de leurs origines lyonnaises.
Le style et la qualité de construction de ces églises du 19ème siècle sont souvent décriés, mais je trouve celle-ci très belle, majestueuse et élancée. Fraîchement ravalées, ses pierres de taille ont retrouvé leur splendeur.
Sur le parvis, des culs de lampe servant de départ à des arcs d’ogive sont sculptés. Ici, un personnage barbu, peut-être un Christ ?
Une femme dont l’allure rappelle le 15ème siècle
Un évêque…
Et ce personnage grimaçant.