« Une détermination encourageante ». « Le président a affiché beaucoup de volonté, mais il faut que tout cela soit suivi d'actes. La crise n'est pas finie » a fait valoir Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA.
(La Nouvelle République du 7 mars 2010)
« Sarkozy ne comprend rien à l'agriculture durable » (Les Verts). « Entre discours martial et promesses creuses, Sarkozy a surtout démontré qu'il n'avait rien compris aux enjeux de l'agriculture durable » a estimé Cécile Duflot, tranchante chef de file des Verts.
(La NR ; 7 mars 2010)
Note de l'auteur: la petite Cécile sait-elle que le vilain Cohn-Bendit est en train de réfléchir à comment se débarrasser d'elle après les élections?
Nicolas Sarkozy : « Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d'environnement, parce que là aussi ça commence à bien faire. Je crois à une agriculture durable. […] Mais il faut que nous changions notre méthode de mise en œuvre des mesures environnementales en agriculture. »… « Sur les normes environnementales, je souhaite qu'on montre l'exemple mais qu'on avance en regardant ce que font les autres, parce que sinon il n'y aura plus d'éleveurs de porcs bientôt chez nous. »
(Rue89 ; 7 mars 2010)
M. Lemétayer (FNSEA) a également salué le "pragmatisme" de l'Etat en matière d'environnement, qui pourrait se traduire par un allègement des contraintes écologiques qui pèsent sur l'agriculture.
(Le Figaro ; 7 mars 2010)
Notre Président semble ainsi avoir cédé aux pressions de la frange la plus réactionnaire de nos agriculteurs, qui s’entête à considérer que la protection de l’environnement est la cause de la plupart de leurs malheurs et un frein à leur prospérité. Accrochés à leurs objectifs productivistes, ils continuent à affirmer qu’agriculture « classique » (celle qui prévaut actuellement), agriculture biologique et cultures OGM peuvent coexister. Ceci dans le but évident d’obtenir l'allègement de la réglementatio concernant l'environnement, et la légalisation des cultures OGM qu’ils considèrent comme remède à tous leurs maux.
Mr Sarkozy dit que « bientôt, il n’y aura plus d’éleveurs de porcs chez nous ». Il faut simplement que le consommateur soit prêt à payer son prix réel pour une viande produite dans le respect de l’environnement, avec les contraintes que cela sous-entend, comme le traitement efficace des effluents. Et également que les « intermédiaires » prennent moins de marge au passage.
Des algues vertes sur une plage bretonne.
Ce sont les lisiers des élevages intensifs de porcs qui, transportés par les rivières jusqu'à la mer, favorisent la prolifération de ces algues qui dégagent des gaz très toxiques en se décomposant. C'est le prix à payer si on veut continuer à manger de la viande à bas prix sans se préoccuper des conditions de sa production.
D’autre part, si Cécile Duflot est animée de bonnes intentions, la citadine qu’elle est ne comprend guère plus le monde agricole que Nicolas Sarkozy. Prisonniers d’un système dévoyé, travaillant pour certains à perte malgré des centaines d’heures de travail mensuel (cas de beaucoup d’éleveurs), coincé entre les directives bruxelloises, les contraintes toujours plus dures et absurdes de la mondialisation, et celles de la protection de l’environnement, leur vie n’est certes pas facile.
Alors, au lieu d’opposer agriculture et environnement comme on le fait actuellement, pourquoi ne pas opter pour une démarche constructive et pédagogique, qui permettrait de les concilier ? Encore faudrait-il s’affranchir de tout sectarisme et de beaucoup d’idées reçues, et être prêt à remettre en cause certaines pratiques et idéologies.
Ainsi peut-être n’entendrions-nous plus de propos imbéciles tels ceux du président de la FNSEA, ou sectaires comme ceux des Verts pour qui, hélas, le monde rural et son mode de vie restent inconnus. Obliger les gens à rouler à vélo en ville est une chose ; concilier agriculture prospère et environnement préservé en est une autre.
Alors, notre Président saura-t-il prendre le taureau par les cornes?