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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 08:47
Je ne me souviens plus si je l'ai déjà dit sur ce blog, mais le terroir de la commune de Veaugues, outre la vigne, porte une bonne trentaine d'espèces ligneuses (ligneux: végétal aux rameaux en bois, contrairement aux végétaux herbacés). Oui, certains (ou plutôt certaines...) me reprocheront d'étaler ma culture, comme la confiture dont une rectte suivra...

Parmi ces ligneux, donc, se trouvent les Cornouillers, représentés à Veaugues (et en France) par deux espèces: le Cornouiller Sanguin et le Cornouiller Mâle (pas si viril que ça, puisque ses fleurs sont à la fois mêles et femelles, comme beaucoup de végétaux). Comme l'auteur des Marionnettes, permettez-moi de vous les présenter.



Le Cornouiller Sanguin tire son nom de la belle couleur rouge sombre que prennent ses feuilles à l'automne. Comme son cousin le Mâle, il aime la lumière et le calcaire, et se plaît sur les lisières des bois et dans les clairières. C'est un "arbrisseau" qui atteint au plus cinq mètres de haut.





Le Cornouiller Sanguin fleurit en Mai-Juin. les fleurs en ombelle sont blanches.


Son bois est très dur, et ressemble à celui du Buis. Il se travaille très facilement, et on peut en faire de très bons manches d'outils; petits outils de préférence (marteaux, haches, etc...), car il est difficile de trouver des sections bien droites sur une assez grande longueur.

Le bois a une odeur particulière











Le Cornouiller Sanguin produite en automne des fruits globuleux noirs (5 à 8 mm environ). Ils sont toxiques et il paraît qu'on en extrayait autrefois une huile pour l'éclairage (je l'ai lu dans un vieux bouquin)















Désolé, mais c'est la seule photo que je possède du Cornouiller Mâle. Il est très difficile à distinguer de son cousin le sanguin. Dans les bouquins, on dit que le Mâle a toujours la tige de l'année bien verte (véridique...), mais celle du sanguin n'est pas toujours rouge...

Ses fleurs jaunes (la photo sera pour le printemps) s'épanouissent en Mars, permettant de le reconnaître à coup sûr. Là où il est beaucoup plus intéressant que son cousin, c'est qu'il produit des fruits comestibles. Ces fruits, de couleur rouge brique lorsqu'ils sont mûrs, ressemblent à de petites olives (2 cms maxi) dont ils ont le noyau.

Son bois a les mêmes propriétés que celui du Sanguin.





Gelée de Cornouilles:

Ramasser les fruits (ceux du Mâle, bien sûr) lorsqu'ils sont mûrs, et avant que les oiseaux ne les aient mangés; oui, ça ne laisse pas trop de temps, je sais...

Les mettre dans une bassine et couvrir d'eau; en fait, mettre le plus de fruits pour le moins d'eau possible, comme pour toutes les gelées. A ébullition, laisser frémir environ 20 minutes, puis égoutter et garder le jus. Là, le plus dur est à faire: il faut passer la pulpe dans une fine passoire (genre grillage à mouches), pour faire de la pâte de fruits, et séparant les noyaux.

Pour la gelée, ajouter son poids de sucre au jus, et faire cuire jusqu'à bonne consistance. il faut vérifier de temps en temps en mettant une goutte de liquide sur une assiette froide.

Pour la pâte, ajouter son poids de sucre à la pulpe et faire cuire tout en remuant. C'est prêt quand la pâte ne colle plus aux parois de la gamelle. Etaler dans un plat (un centimètre maxi d'épaisseur); laisser sécher (2 semaines environ), puis découper en petits carrés, rouler dans du sucre cristal et empiler dans une boîte en fer (boîtes à thé, par exemple), avec du papier cuisson entre chaque couche.

Gelées et pâtes de Cornouilles sont très parfumées et un peu acidulées.
On peut aussi, pour la gelée comme pour la pâte, utiliser un mélange de moitié pommes-cornouilles




Les deux Cornouillers se multiplient facilement par bouturage d'automne (Novembre-Décembre). Le mieux est de prélever un morceau de bois de l'année en conservant un 'talon" de bois de l'année précédente (environ 1 cm de part et d'autre de l'attache). Enlever les feuilles du premier oeil et enterrer le rameau jusqu'au dessus de cet oeil. Garder deux yeux hors de terre.
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commentaires

F
On peut faire des liqueurs aussi...Avec les prunelles par exemple ! J'ai souvenir d'en avoir fait plus jeune, dans la Nièvre. Nous allions acheter de l'alcool en Pharmacie et on y faisait macérer les fruits un certain temps.Mais je préfère de loin les confitures !
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S
<br /> Oui, je crois même que plus de fruits sauvages se prêtent à la fabrications des liqueurs qu'aux confitures. J'ai une copine qui fait du "vin de noix" en laissant macérer des feuilles de noyer<br /> fraîches dans du vin; c'est sympa à l'apéro.<br /> <br /> Côté préparations alcooliques, je me limite aux cerises Montmorency, quand j'en ai dans mon jardin (selon les années).<br /> <br /> En ce moment, au petit déjeuner, je me délecte avec de la gelée d'épine-vinette. Dommage que ce soit l'enfer à cueilllir et à préparer, car c'est bon! J'en reparlerai sur le blog...<br /> <br /> <br />
F
Une recette très originale ! Merci de nous la faire connaître...Et bonne continuation à votre blog !
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S
<br /> La nature nous offre bien d'autres recettes, et il y a par exemple plein de plantes qu'on peut ajouter à sa salade, mais dans ce domaine-là, je n'y connais rien!<br /> <br /> J'ai par contre testé d'autres fruits sauvages en confiture, et en reparlerai ultérieurement...<br /> <br /> <br />

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