Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Après 36 ans à Veaugues, direction Le Noyer pour vous faire découvrir son cadre, son histoire, et aussi quelques billets d'humeur...

Sinistre client...

1-Bue-L-Esterille-CN-detail.jpg

Le village vigneron de Bué est situé à quelques centaines de mètres de la route de Bourges à Sancerre. L’auberge de l’Estérille accueille depuis des décennies (ici le cadastre de 1825), si ce n’est des siècles, les voyageurs de la grand-route. Durant l’Eté 1960, trois messieurs accompagnés d’un garçonnet descendent d’une Traction Avant, et commandent une bouteille de Sancerre accompagnée de deux Crottins de Chavignol. Pour le gamin âgé de 5 ans tout juste, c’est un grand moment, car il va goûter pour la première fois —un doigt au fond d’un verre— au breuvage réservé aux adultes!

 

2-Bue-L-Esterille-1907.jpg

Une décennie plus tard, une délégation militaire, venue signer des commandes de matériel (eh oui, l’argent n’a pas d’odeur…) aux Etablissements Militaires de Bourges, faisait à son tour halte dans le même établissement. De tels clients doivent être chouchoutés, et la visite incontournable des vignobles Sancerrois était inscrite au programme d’une journée de détente pour ces personnages s’exprimant en Espagnol.

 

3-Bue-L-Esterille-1970.jpg

Deux ou trois ans passent et des militaires, tous français ceux-là, s’arrêtent déguster un verre de Sancerre à l’Estérille. Ils demandent à la patronne si elle se souvient de ces gens qui parlaient Espagnol ; « oui, bien sûr ! », répond-elle. « Eh bien, l’un d’eux vient de prendre le pouvoir dans un pays d’Amérique Latine » répond un des militaires. « Incroyable ! Il  faut que je fasse mettre une plaque sur le mur de l’auberge », dit la dame, pensant que cela attirera les clients. « Nous vous le déconseillons, vous pourriez au contraire en perdre. », lui fut-il répondu !

 

4-L-Esterille-2014-04-29.JPG

Je n’ose pas imaginer que Pinochet (car c’était bien lui…) ait pu asseoir son auguste (oui, elle est de mauvais goût, mais si  facile…) postérieur sur la chaise que le gamin que j’étais avait occupé dix ans auparavant avec tant de fierté, escorté de son grand-père et de deux oncles …

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
<br /> J'aime bien ta façon de présenter les articles, c'est toujours joliment illustré, largement documenté, un régal.<br />
Répondre
S
<br /> <br /> J'essaye de faire de mon mieux, selon mon inspiration et les occasions qui se présentent...<br /> <br /> <br /> <br />
O
<br /> Quelle anecdote!!!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Que ne ferait on pas pour boire du Sancerre!!<br />
Répondre
S
<br /> <br /> Visiblement, celui-là lui est monté à la tête!<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Comme quoi l'Histoire se niche parfois dans des endroits inattendus. Songe un peu à la fierté qu'a dû éprouver ton auguste successeur sur cette chaise, d'être passé après toi!<br />
Répondre
S
<br /> <br /> Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça n'a pas porté chance à son peuple! <br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Ça, c'est une histoire !<br />
Répondre
S
<br /> <br /> Si on retrouvait tous les restaurants où ont mangé les personnes ayant, positivement ou, comme ce cas précis, négativement, contribué à écrire l'histoire, il y aurait de quoi faire un sacré<br /> catalogue!<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Bonjour, je pose là juste un petit commentaire sous le sens de la plaisanterie, tous ces commantaires liés à votre article intial, on dirait presque une chasse aux sorcières...... ou aux sorciers... à Bué...... Allez A+<br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> La seule chasse qu'on fasse à Bué aujourd'hui est celle aux bonnes bouteilles...<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> 1/ Comme disait Jésus, "rendons à César ce qui appartient à César". "Les grandes affaires criminelles du Cher" ont été éditées dans la collection "Les grandes affaires criminelles" aux éditions<br /> de Borée" : http://www.deboree.com/A-104125-cher-grandes-affaires-criminelles-les.aspx.<br /> <br /> <br /> Pour ce qui est du café - puisque, jusqu'en 1973, l'auberge n'était que café avant que le maître Robert Guery en face un établissement d'excellente réputation - après vérification auprès de ma<br /> mère, le bistrot était fermé au moment du coup d'état de Pinochet et jusqu'à la réouverture. Cependant, il m'a été rappelé qu'il existait un second bar à l'Estérille, le café Crouzet qui était<br /> situé là où sont les bureaux du garage.<br /> <br /> <br /> Quant à  l'auberge rouge où nous avons couché - sans dommage - le 16 mars dernier, il s'agit plus que probablement d'une faute judiciaire provoquée par la rumeur et la situation politique.<br /> Il existe une littérature abondante qui vient contredire la thèse des deux films.<br />
Répondre
S
<br /> <br /> Voilà qui rend la compréhension de cette anecdote bien compliquée! Peut-être est-ce Pinochet lui-même qui avait demandé sa fermeture en 1973... <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> quelle histoire... cet hôtel-restaurant m'a toujours semblé "louche"... parking désespérement vide quelque que soit l'heure de mon passage à Bué...bizarre...<br /> <br /> <br /> 5 ans et déjà vous aimiez les bonnes choses...quelle précocité:)))<br />
Répondre
S
<br /> <br /> Attention! Mon article n'a en aucune façon pour but de discréditer cet établissement dans lequel je n'ai pas remis les pieds depuis ce jour de 1960! Le parking clients est essentiellement à<br /> l'arrière, ce qui fait qu'on ne le voit pas de la route. De plus, il a changé 2 fois de patron depuis 1970.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ceci dit, j'ai été habitué à manger de bonnes choses, simples mais de qualité, depuis mon tout jeune âge. Je pense qu'après ce fond de Sancerre dégusté à l'âge de 5 ans, j'ai dû attendre quelques<br /> années pour y avoir à nouveau droit, toujours sous la forme d'un doigt lors de certaines occasions...<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Très bien comme article<br /> <br /> <br /> A bientôt<br />
Répondre
S
<br /> <br /> Merci du compliment. A bientôt, Christian...<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Bonjour, c'est un article fort intéressant comme vous savez tant en déposer sur votre blog et qui donne à réfléchir sur les hasards de la vie... Vous faite allusion en réponse à l'un des<br /> commentaires, à une auberge de triste mémoire dans notre département, et il me vient donc à l'idée de siter "l'Auberge Rouge" ou Auberge de Peyrebelle proche de Lanarce en Ardèche, en<br /> bordure de la N102, au milieu de nul part sur un plateau désertique de la haute Ardèche, qui aurait été également le théatre de sordides moments aux environs de 1800-1830, mais on<br /> s'écarte du sujet initial. A+<br />
Répondre
S
<br /> <br /> J'ai parcouru cette N 102 assez régulièrement en descendant en Ardèche depuis la fin des années 70, et me représente effectivement cet endroit. Je me souviens même avoir passé une nuit dans la<br /> couchette de mon camion en hiver au Col de la Chavade vers 1980. Point de hurlements galçants au-dehors, mais une couche de glace à l'intérieur du pare-brise à mon réveil. A cette époque, pas de<br /> chauffage de cabine; il fallait être jeune et en forme...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Les éditions AàZ patrimoine ont<br /> publié un excellent livre racontant de nombreuses affaires criminelles en Berry au cours des siècles, dans lequel est traité celle de la Jariolle...<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Merci pour les éléments fournis. Une petite interrogation, cependant, Pinochet a fait son coup d'état le 11 septembre 1973. J'ai le souvenir que le successeur de la famille en place en 1970 était<br /> aux fourneaux pour la Saint-Sylvestre 1973 après travaux. Ce qui laisse peu de temps pour envisager de poser une plaque sachant que moins d'un mois après le coup d'état le caf était cédé...<br />
Répondre
S
<br /> <br /> Je ne puis hélas vous donner plus de précisions. Cette anecdote m'a été relatée récemment par un ami qui connaissait bien un des membres de l'escorte française de Pinochet, décédé depuis. Je ne<br /> peux donc que lui faire confiance. A cette époque, les usines d'armement de Bourges étaient directement gérées par l'Armée, ceci expliquant cela...<br /> <br /> <br /> <br />