Je ne l’ai découverte que récemment mais, à l’entrée de chez nous, il y a une Vigne « ensauvagée » qui a pris ses aises en scouattant un chêne d’une dizaine de mètres de haut.
Venue là à partir d’un pépin abandonné par un oiseau, ou marcotte spontanée d’un sarment mis au rebut ? Toujours est-il qu’elle a colonisé l’intégralité de l’arbre. Il ne s’agit pas d’une véritable Vigne Sauvage, dont les grains sont beaucoup plus petits.
Un œil non-averti pourrait aisément prendre ses lianes pour celles d’une Clématite des Haies, mais elles sont moins rugueuses et plus rigides. On aperçoit aussi deux petites pommes sauvages.
Les longues branches pendent sous le poids des nombreuses grappes. Rares sont les baies suffisamment grosses pour être mangées, et leur goût est surprenant, à la fois très sucré et très acide.
J’en ramasse le contenu d’un saladier, par curiosité, et le rapporte à la maison. Les grains sont indissociables de la grappe, et c’est au fond d’un antique moulin à légumes, armé d’un pilon de bois, que j’extrais un demi-litre de jus. Là, je comprends aisément la signification de l’expression « gros rouge qui tache » !
Ce breuvage inattendu sera transformé en un agréable dessert incorporant yaourt, crème, un peu de maïzena et des amandes effilées et grillées.
Et puis, cerise sur le gâteau, le contenu d’un bol ou d’une assiette peut, après un ou deux tours de cuillère, rivaliser avec les créations des artistes contemporains les plus en vogue…