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28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 14:34

Le remploi est un art qui a toujours été pratiqué. Bois, pierre, tissu, de nombreux matériaux peuvent connaître plusieurs vies. Soit tels quels, comme par exemple des briques qu’on aura grattées avant de les réutiliser pour une nouvelle construction, soit après une remise en forme.

 

Ainsi, des sections de poutres peuvent devenir des linteaux de portes ou fenêtres. Ici, à la Tour de Vesvre, des éléments de charpente ont été repris pour réaliser l’ossature de cette cloison du 18ème siècle.

 

Ici, cette pierre de grès ferrugineux dit « pierre de Vailly », qui sert de retenue à une plate-bande, en est à sa troisième vie !

 

Elle a commencé son existence comme corbeau de cheminée, peut-être au 17ème siècle…

 

Une cheminée avec ses corbeaux (château de Buranlure).

 

Puis, une fois la cheminée démontée, on y pratiqué une feuillure pour l’intégrer au bâti d’une porte. Ce fut là sa seconde vie avant de couler une paisible retraite comme élément décoratif de jardin.

 

Emplacement de la feuillure du bâti d’une porte

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commentaires

P
Les anciens avaient déjà le sens du recyclage. La société moderne s'y met, de plus en plus, mais le chemin est encore long. Quand je travaillais en BTP mon patrons m'avait fait livrer des grosses pierres chez un particulier qui restaurait un hangar agricole, ces pierres provenaient de la démolition d'un pont qui n'était plus au normes.
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S
Cette entreprise de TP avait donc un patron intelligent. Je me souviens m'être adressé à une entreprise de démolition de Vierzon qui abattait un "pâté" de maisons anciennes aux Aix d'Angillon il y a une vingtaine d'années, car il y avait de nombreux appuis et linteaux à récupérer. Ils m'ont répondu que les trier prendrait trop de temps, et que tout était enfoui.
L
Merci pour ces quelques notions de vocabulaire architectural, on sent le connaisseur. <br /> Nos prédécesseurs étaient bien plus sages que nous et avaient le sens de l'économie multiple: économie de matière première, économie de recherche, économie d’approvisionnement donc de temps et d'argent, bref que du bénéf! Ah ils étaient bien loin de l'obsolescence programmée et du jetable d'aujourd'hui...
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S
Il y a une trentaine d'années, j'avais récupéré deux appuis sur un chantier de démolition à Bourges. L'un, abîmé, a servi de banc; l'autre d'appui sur une descente de cave. Puis j'ai démoli la descente de cave il y a deux ans, et offert une troisième vie à cette pierre, comme... appui! Là encore, comme tu le dis aussi bien, pas d'obsolescence programmée!
A
C'est toujours bien de réemployer mais chez nous je ne vois pas comment ils pourront réutiliser les parpaings de la maison.<br /> Dans notre jardin il y a une cheminée qui sert de banc qui doit dater de la fin du 19e ou début du 20e.<br /> A pluche.
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S
Le manteau de cheminée qui sert de banc est un grand classique de nos campagnes!
A
Avec les matériaux qu'on utilise assez souvent maintenant il y a peu de chance que les parpaings de ma maison ne servent un jour à autre chose que combler un trou, j'ai dans mon jardin quelques pièces d'une cheminée qui sert de banc mais sans doute pas du 17eme :)<br /> A pluche.
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S
Pour les parpaings, tout dépend de la solidité du mortier. Si les maçons y sont allés à l'économie, on peut parfois le faire tomber facilement et réutiliser les parpaings. Pour les briques anciennes, c'est plus facile car elles sont plus dures que les parpaings, et ils utilisaient en général du mortier maigre, facile à gratter. Ainsi, lors d'un récent chantier, j'ai gratté 500 briques vernissées de la Borne récupérées sur un poulailler daté de 1906, pour en faire des jambages de porte et de fenêtres.
L
Les pans de bois sont superbes, c'est ce que je préfère voir dans ta suite
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S
Oui, ils font partie de ce que je montre aux visiteurs lors des visites guidées sur le site de Vesvre. J'aimerais bien les faire parler, histoire de connaître leur première vie!
V
j'aime beaucoup l'idée de réemployer ces choses du passé qui ont une histoire. bisous. cahy
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S
Ces humbles éléments ont au moins le mérite d'être durable, contrairement à nombre de matériaux actuels. Ils sont aussi un fil pour imaginer la vie de tous ceux qui les ont mis en oeuvre au cours des siècles.
M
Ah, faire parler les objets est tout un art. Belle lecture et bravo pour la clarté des explications car un corbeau de cheminée et une feuillure de porte ne font pas forcément partie du vocabulaire courant.
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S
Les éléments réemployés brouillent souvent les pistes lorsqu'on essaie de dater un bâtiment. Ils peuvent être réutilisés tels quels comme le mystérieux linteau armorié du colombier de Vesvre, ou retaillés, comme mon corbeau. J'ai trouvé aux AD 18 un devis daté de 1699 pour la fourniture de pierres de taille nécessaires à des réparations sur le bâtiment au pied duquel j'ai trouvé ce corbeau, et probablement aussi identifié la cheminée dont il provient.

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