Dans la tête des Français, le mot cohabitation évoque souvent trois périodes durant lesquelles un Président de gauche dut composer avec un Premier Ministre de droite, ou vice-versa. Cette situation n’est en principe rendue possible que par le décalage dans le temps des élections présidentielles (le mandant est alors de 7 ans) et législatives (mandat de 5 ans).
Ainsi, en Mars 1988, suite à des législatives donnant la majorité au RPR, François Mitterrand désigna Jacques Chirac comme Premier Ministre. Même situation en Mars 1993 ; cette fois, même Président socialiste, mais c’est Edouard Balladur (RPR) qui est nommé Premier Ministre.
La troisième Cohabitation verra la situation inverse. Mal conseillé par Dominique de Villepin, le Président Jacques Chirac dissoudra l’Assemblée, espérant voir sortir des élections une majorité renforcée. Hélas, c’est l’inverse qui se produira, et il se verra obligé de nommer le 2 Juin 1997 le socialiste Lionel Jospin premier Ministre. Ce gouvernement de cohabitation durera 5 ans et Chirac, réélu en 2002, fera voter la réduction du mandat présidentiel à 5 ans, le faisant concorder avec celui des Députés. Le spectre de la cohabitation s’éloigne donc.
Connaissant bien mes deux colocataires et la froideur de leurs relations, je peux sans hésitation comparer cette cohabitation inattendue avec celle représentée par un improbable tandem Macron-Mélenchon ! Mais sait-on jamais…