Il y a quelques jours, une « promenade digestive » me fait découvrir Concressault à l’issu d’un agréable déjeuner chez un ami. Direction, bien sûr le château, dont les ruines informes (et interdites au public) ne laissent rien deviner de sa splendeur passée.
Au début du 20ème siècle, comme le témoigne cette carte postale, le site était moins embroussaillé, et la taille des blocs de maçonnerie épars, vraisemblablement tombés lors de l’écroulement des murs, témoigne de l’épaisseur de ces derniers…
Voici un essai de reconstitution proposé par mon regretté ami Denis Fargeot, qui s’est basé sur les quelques études réalisée par les historiens, et une visite qu’il avait faite sur place il y a 30 ans. L'entrée se faisait par une barbacane, sorte de fortification avancée permettant de retarder l'éventuel assaut…
Mon ami nous fait ensuite remonter la Rue de l’Enfer…
Nous nous arrêtons devant une petite maison « dans son jus », et lions conversation avec son propriétaire, un vieil homme à l’œil pétillant qui, après nous avoir montré les ravages causés par le récent incendie (il est vrai qu’en habitant rue de l’Enfer, il y avait des risques…) sur son autre maison voisine, nous entraîne dans la cour de cette dernière.
Le monsieur nous propose de nous montrer les prisons. Croyant à une plaisanterie, nous nous engouffrons dans l’escalier qu’il nous découvre derrière une simple porte de cave et, ô surprise, voici ce qui nous attend ! De splendides caves voûtées en croisées d’ogives, certainement médiévales. Peut-être pas les prisons du Bailliage de Concressault, qui avait autorité de justice sur un grand territoire allant approximativement de Sancerre à Aubigny, mais certainement des caves qui ont appartenu à une demeure cossue, probablement rasée depuis longtemps…
Difficile de réaliser que Concressault fut une importante châtellenie aux 14 et 15ème siècle, tant les rues sont désertes. Seule trace de commerce, ce café fermé depuis un bout de temps…
De nombreuses maisons typiques de cette région argileuses sont encore visibles, comme cette longère en colombages et torchis, soigneusement restaurée.
Ici, toutes les voies ont des noms savoureux, et c’est par la rue de la Mère-Dieu, que nous poursuivons notre chemin.
Pour la maison dite « du bailli », l’urgence commence à se faire sentir, au point que la rue est barrée, pour parer à un éventuel écroulement. On voit bien ici que la structure en charpente est assise sur des fondations en maçonnerie. Une des rares personnes rencontrées au cours de notre balade nous dit qu’un projet de restauration commence à germer…
Un premier aperçu de l’église Saint-Pierre, dont les origines remontent au 11ème siècle, et qui a été remaniée plusieurs fois, toujours avec bon goût. Son clocher est d’une forme inhabituelle…
Son porche roman donne sur une petite place, la seule du village, sur laquelle trône un puits…
Curieusement, l’intérieur de cette église, dont une aimable dame nous laissera un rapide aperçu car elle part pour un rendez-vous, est entièrement garnie de rangs fermés, aux places dûment numérotées…
Et, pour finir cette balade, le puits, avec un petit abri en tôle, probablement pour protéger le treuil et la chaîne des intempéries.