Le Trait de Jupiter est un une technique d’assemblage utilisée par les charpentiers pour raccorder deux pièces de bois bout-à-bout. Ici, à la Tour de Vesvre, il semble que le but ait été de pouvoir réaliser une poutre d’une portée de 11 mètres au moyen de deux morceaux. Deux avantages découlent de ce choix ; d’une part, cela permet d’utiliser deux arbres de moindre dimensions, moins cher qu’un fût de 12 mètres ; d’autre part, le levage et la mise en place seront facilités.
Le retour à chaque extrémité du plan de joint sert à empêcher tout déplacement longitudinal dû à la compression. Dans l’autre sens, c’est-à-dire en traction, le verrouillage est assuré par quatre chevilles alignées verticalement. Un tenon chevillé empêche tout déplacement latéral ; il y en a un autre, visible sur le cliché précédent, en haut.
Cette poutre de portée respectable devant travailler en flexion car elle porte un lourd sol de tomettes, un pilier a été installé à l’aplomb du trait de Jupiter, sécurisant ainsi l’ensemble.
Nous sommes ici dans l’ancienne église St-Pierre, à la Charité sur Loire, qui est actuellement en pleine rénovation après son rachat par la municipalité. Il s’agit d’un entrait de la charpente du toit, pièce qui travaille essentiellement en traction. Le Trait de Jupiter, vraisemblablement posé lors du remplacement de l’extrémité pourrie de l’entrait, y est beaucoup plus simple. Une pièce horizontale, formant corbeau, a été installée au-dessous pour renforcer l’assemblage.