L’art de la fainéantise appliqué au jardinage consiste à pouvoir récolter sans se donner trop de mal, et sans peiner inutilement, et c’est bien sûr cette voie-là que j’ai choisie et que je pratique depuis des années. Voici donc en quelque sorte le « bréviaire du jardinier fainéant », et ses principes essentiels. Tout d’abord, une bâche plastique noire (surtout pas transparente) est étendue sur le sol après la dernière récolte de l’année, une fois le sol nettoyé. Elle permet de le conserver propre jusqu’au semis suivant sans utiliser de produits chimiques. Il est important de disposer des pierres tout autour, à intervalles d’1,5 mètre environ, et de la lester au milieu pour éviter que le vent ne l’emporte.
Voici les deux principaux outils du Jardinier Fainéant en cette saison, où on commence à préparer la terre (ici, à Veaugues, elle a l’avantage d’être meuble). Le tabouret en tôle est indispensable pour se reposer régulièrement ; il reste dehors, et le trou central dont il est muni permet à l’eau de pluie de s’écouler. En dehors des séances de travail, il vaut mieux l’appuyer contre un arbre, afin de le retrouver sec par tous temps. Pour les outils, une Grelinette à 5 dents, et une griffe à 4 dents.
La Grelinette est une alternative très efficace au motoculteur et beaucoup moins fatigante que la bêche, qui casse le dos. Il suffit de l’enfoncer en terre, puis de la basculer en arrière en terminant le mouvement par un secouage latéral. Elle permet ainsi d’ameublir la terre sans la retourner. Comme on travaille des deux bras de manière symétrique, et qu’il n’y a pas de mouvement de soulèvement, le dos ne peine pas beaucoup. Quelques passages de la griffe permettront d’extirper les racines et les pierres.