Après Morlaix et Nevers, c’était la France entière qui avait été choisie comme théâtre de manifestation par les agriculteurs en colère. Certes j’adhère à certaines des raisons de leur courroux, et ce même s’ils sont membres de cet incontournable syndicat à l’idéologie d’un autre temps et aux méthodes hélas souvent très contestables. Etre étouffé par la paperasserie ou voir les rayons des magasins garnis de produits en provenances de pays à main d’œuvre à bas coût dont les agriculteurs ne sont pas obligés de respecter les mêmes normes sanitaires et environnementales a certes de quoi exaspérer.
Sur ce diaporama de la manifestation de Bourges, j’ai reconnu quelques « bobines » familières ; des personnes certes tout-à-fait respectables que je connais depuis longtemps, loin d’être des voyous. Par contre, elles ne passent pas pour vivre dans la précarité, étant loin des cas désespérés qu’on nous sert régulièrement à la TV, et n’aimeraient probablement pas que quiconque se permette de salir leur cour comme elles l’ont fait avec le centre-ville de Bourges ! Au moins n’y a-t-il pas eu de destructions, preuve du bon sens inné du Berrichon.
Ces gens, qui se considèrent à tort comme les mal-aimés de notre société, oublient que, contrairement aux industriels et artisans, ils ne sont pas obligés de vendre leur production au prix du marché car ils touchent des primes (certes en baisse constante) et subventions de la PAC, alors que les autres ferment boutique dans le silence, sans manifester…
Et quand on dit que les salariés de la Chambre d’Agriculture ont manifesté aux côté des agriculteurs, ce dut être dans la bonne humeur, car les présidents de ladite chambre sont tous des responsables de la FNSEA, qui noyaute ainsi tous les rouages de cette profession !